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VÉNUS, planète

Caractéristiques générales

Vénus - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Vénus

Vénus est la deuxième planète du système solaire que l'on rencontre en s'éloignant du Soleil. Elle gravite sur une orbite quasi circulaire dont le rayon moyen est de 108 millions de kilomètres. De ce fait, Vénus reçoit un rayonnement solaire presque deux fois plus intense que la Terre, et sa période de révolution sidérale est de 224,7 jours terrestres. Paradoxalement, la rotation de la planète est extrêmement lente (243 jours terrestres) et s'effectue dans le sens rétrograde. Le caractère circulaire de l'orbite et la très faible inclinaison (— 20) de l'axe de rotation par rapport au plan orbital n'entraînent pas d'effets saisonniers très marqués.

Planètes internes - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Planètes internes

En raison de sa taille (rayon équatorial égal à 6 051,95 km, soit 0,949 rayon terrestre) et de sa masse (48,70 × 1023 kg, soit 0,815 masse terrestre), Vénus est souvent considérée comme comparable à la Terre. Les tableaux 1 et 2 de l'article planètes présentent les caractéristiques physiques et orbitales comparées de ces deux planètes. Sa densité moyenne (5,25) indique que Vénus doit, à l'instar de la Terre, être constituée de roches silicatées, et être une planète différenciée. Malgré l'absence de données sismologiques, un modèle de structure interne fondé sur les données topographiques et gravimétriques a été proposé. Vénus posséderait en son centre un noyau de 2 900 kilomètres de rayon, constitué de fer ; l'absence de champ magnétique suggère que le fer serait à l'état solide. Ce noyau serait entouré d'un manteau silicaté de viscosité plus importante que celle du manteau terrestre (1020 Pa.s), due à sa composition anhydre. Sa lithosphère thermique serait épaisse de 300 kilomètres, alors que sa lithosphère élastique aurait une épaisseur comparable à celle de la Terre, soit 35 kilomètres. Sa croûte serait composée de silicates de densité 2,8 (basalte) concentrant les éléments radioactifs, d'après les analyses pétrochimiques effectuées par les sondes soviétiques. Son épaisseur crustale, déterminée par des modèles de déformation tectonique et des modèles de relaxation viscoélastique des reliefs et des modèles de compensation isostatique, est estimée entre 10 et 30 kilomètres. Un tel modèle de structure interne serait compatible avec l'hypothèse d'une activité volcanique associée à une certaine activité tectonique.

Souvent considérée comme la planète jumelle de la Terre, en raison de leurs paramètres physiques similaires, Vénus marque ses différences. Vue de l'espace, la Terre se caractérise par une sphère aplatie aux pôles, entourée d'une atmosphère nuageuse laissant visible la surface, recouverte à 70 p. 100 d'océans. Au contraire, Vénus est entourée d'une épaisse atmosphère nuageuse qui concentre l'énergie solaire, provoquant un effet de serre pouvant être à l'origine de l'évaporation complète d'anciens océans vénusiens.

Malgré des conditions particulièrement difficiles (température moyenne au sol de l'ordre de 460 0C, et pression moyenne de l'ordre de 95 bar, ou 9,5 MPa, soit la pression régnant à 950 m de profondeur dans les océans terrestres), des expériences soviétiques (notamment Venera-13 et Venera-14, en 1982) se sont déroulées à la surface même de la planète. Elles ont permis de découvrir localement l'aspect de la surface, et d'analyser sommairement la composition du sol.

Du fait de l'opacité de l'atmosphère, l'observation de la surface de Vénus n'a pu être réalisée qu'au moyen de radars (terrestres ou placés à bord de sondes spatiales) et dans certaines « fenêtres » de l'infrarouge. En raison de leurs propriétés physiques, les données radars renferment un certain nombre d'informations sur les états de surface, telles que la [...]

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Écrit par

  • : maître de conférences en sciences de la Terre à l'université de Nantes, laboratoire de planétologie et géodynamique, CNRS et université de Nantes
  • : docteur en physique, directeur adjoint du service d'aéronomie du C.N.R.S., Verrières-le-Buisson, directeur de recherche au C.N.R.S.
  • : doyen de l'U.F.R. sciences, université de Paris-XI-Sud
  • : docteur ès sciences, responsable des programmes d'exploration du système solaire au Centre national d'études spatiales

Classification

Pour citer cet article

Véronique ANSAN, Éric CHASSEFIÈRE, Philippe MASSON et Francis ROCARD. VÉNUS, planète [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Vénus - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Vénus

Planètes internes - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Planètes internes

Vénus : topographie de l'hémisphère oriental - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Vénus : topographie de l'hémisphère oriental

Autres références

  • ASTROLOGIE

    • Écrit par Jacques HALBRONN
    • 13 311 mots
    ...astronomiquement elle est satisfaisante, est en rupture avec une astrologie plus naïve et en phase avec le discours mythologique. Il apparaît que les affectations de Mercure et deVénus ont été inversées, tout comme ceux de Jupiter et de Mars avec lesquels ils sont respectivement en couple.
  • ESPACE (CONQUÊTE DE L') - Des pionniers à la fin de la guerre froide

    • Écrit par Jacques VILLAIN
    • 14 714 mots
    • 37 médias
    Entre 1961 et 1990, 34 sondes américaines et soviétiques seront envoyées vers Vénus. En 1962, Mariner-2 est la première sonde à approcher l'Étoile du berger, révélant une température en surface de 470 0C et une pression atmosphérique égale à 90 fois la pression terrestre au niveau du...
  • EXOBIOLOGIE

    • Écrit par Vassilissa VINOGRADOFF
    • 8 000 mots
    • 4 médias
    ...proche planète du Soleil est beaucoup trop chaude et avec trop peu d’atmosphère pour avoir réuni les conditions nécessaires au développement de la vie. Vénus, « sœur jumelle » de la Terre, présente au contraire une chimie organique relativement complexe, avec des molécules soufrées et phosphorées...
  • IONOSPHÈRE

    • Écrit par Jean-Claude CERISIER
    • 6 795 mots
    • 8 médias
    ...systèmes planétaires lointains, situés au-delà de Saturne. À l'opposé, les nombreuses sondes spatiales qui ont été placées en orbite autour de Vénus nous ont beaucoup appris sur cette planète, dont le champ magnétique propre est très faible ; le vent solaire supersonique s'approche beaucoup plus...
  • Afficher les 10 références

Voir aussi