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UGOLINO DI VIERI (actif apr. 1329-mort en 1385 env.)

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Signataire avec ses associés du plus beau et du plus grandiose ouvrage émaillé du Trecento, le reliquaire du corporal miraculeux de Bolsena conservé à la cathédrale d'Orvieto (P. dal Poggetto, « Ugolino di Vieri », in Forma e colore, no 8), Ugolino di Vieri pose néanmoins de multiples problèmes d'attribution encore irrésolus. On n'a pu trancher de façon certaine la part qui lui revient dans l'exécution, le dessein, le programme iconographique, la conception de cette extraordinaire icône biface tout émaillée, flanquée de tourelles, sommée d'un groupe de la Crucifixion et posée sur un socle que supportent des statuettes. Sans doute est-il présent partout, aidé ici et là et à diverses étapes de l'exécution par ses « associés ». Avec eux, il s'est uni par un contrat (qui n'a pas été retrouvé) pour cet ouvrage particulier achevé en 1338. Sans doute les a-t-il formés ou les a-t-il choisis pour leur dextérité et leur vélocité, pour leur capacité à unifier grâce aux règles de l'art les différences de tempérament, pour leur aptitude à épouser délibérément un style. Deux personnalités majeures d'égale maturité, d'égale force, semblent s'être partagé les tâches. On a donc avancé le nom de Guidino di Guido, qui signa le calice de Sacco (M. P. Guida di Dario, Napoli nobilissima, VI, 1967), ainsi que ceux de deux autres émailleurs siennois, connus par les documents, l'un, Tondi di Guerrino, en 1322, l'autre, Andrea Riguardi en 1324 (I. Machetti, Orafi senesi. La Diana, 1929 ; E. Carli, Il Reliquario di Orvieto, 1964, Il Duomo di Orvieto, 1965) ; à quoi il faut ajouter, surtout, le nom de Visa di Lando qui avait signé avec Ugolino di Vieri le calice, disparu mais assorti d'une patène conservée avec L'Annonciation que retrouva à San Domenico de Pérouse Francesco Santi (La Galleria nazionale delle Umbria, 1969). Avec le même Visa di Lando, Ugolino signa le reliquaire de San Savino à Orvieto, témoignage que leur association fut durable (Enzo Carli, « Su Alcuni Smalti senesi », in Antichità viva, no 1, 1960). Ces quelques éléments d'attribution collective indiquent surtout que Ugolino di Vieri travaillait pour les plus puissants patrons du temps, les chapitres d'Orvieto, les dominicains de Pérouse, villes papales prospères au second quart du xive siècle. Il peut être considéré, à juste titre, comme la figure la plus marquante du Trecento siennois parmi plusieurs dizaines d'orfèvres émailleurs, comme suffiraient à le prouver les deux œuvres qui portent son nom.

— Marie-Madeleine GAUTHIER

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Pour citer cet article

Marie-Madeleine GAUTHIER. UGOLINO DI VIERI (actif apr. 1329-mort en 1385 env.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ÉMAUX

    • Écrit par
    • 4 384 mots
    • 1 média
    ...translucides en épaisseur. On compose les reliefs et les volumes en relation organique dans la profondeur d'un espace cohérent, celui du Trecento triomphant. Ugolino di Vieri exécute, en 1338, le reliquaire du corporal miraculeux de Bolsena, pour la cathédrale d'Orvieto, chef-d'œuvre de l'émaillerie gothique,...
  • ORFÈVRERIE

    • Écrit par
    • 5 557 mots
    • 3 médias
    ...et les émaux dont les techniques se diversifient. C'est en Italie au xive siècle qu'apparaissent les émaux translucides sur basse-taille ; Ugolino di Vieri exécuta vers 1337 dans cette technique le reliquaire du corporal de Bolsena (cathédrale d'Orvieto), véritable polyptyque d'argent émaillé...