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SUREAU

Sureau noir (fruits et feuilles) - crédits : Wendy  Cutler/ Flickr ; CC-BY 2.0

Sureau noir (fruits et feuilles)

Arbuste familier aux usages thérapeutiques étendus, le sureau (Sambucus nigra L. ; caprifoliacées) est connu depuis l'Antiquité. Les palafittes d'Annecy (env. ~ 2500-~ 1800) ont livré ses graines en masse. Il est prescrit comme diurétique et laxatif par les hippocratiques (~ ive s.) et par Dioscoride (ier s.), lequel signale de nombreuses indications externes, et il reste en usage tout au long des temps historiques (particulièrement au xviie s., apogée de la médecine purgative), et çà et là, dans les campagnes, jusqu'à nos jours.

Écorce, feuilles, fleurs et fruits ont des emplois médicinaux distincts, au moins en partie. L'écorce interne des rameaux (revêtant le bois sous la couche de liège superficielle), très riche en nitrate de potassium, contient de la résine purgative, du tanin, des traces d'huile essentielle, de l'acide valérianique, des alcaloïdes (conicine, sambucine). Puissamment diurétique, elle est aussi laxative, analgésique, sédative, mais dangereuse à fortes doses (accidents nerveux, irritations). On l'emploie pour traiter : hydropisies, ascite, anasarque, œdèmes, néphrites aiguë et chronique, rétention d'urine, rhumatismes. En faisant macérer, pendant 48 h, 10 g d'écorce dans 1 litre de vin blanc, on obtient un vin diurétique (prendre 100 à 200 g par jour, progressivement). Décoction purgative : 20 à 30 g d'écorce (ou de feuilles) pour 1/2 l d'eau ou de lait (prendre à jeun en 3 ou 4 prises espacées). La teinture de plante entière, aux mêmes indications, est de surcroît analgésique (sciatique, douleurs dentaires, névralgies). Les feuilles et les jeunes pousses feuillées, fraîches, ont les mêmes emplois (décoction : 20-30 g/l) ; en usage externe, elles sont résolutives et vulnéraires (après broyage). Les fleurs, diurétiques et laxatives quand elles sont fraîches, sont très sudorifiques après séchage. Utiles dans la grippe, les affections aiguës des voies respiratoires, les fièvres éruptives, les rhumatismes, certaines dermatoses (considérées autrefois comme spécifiques de l'érysipèle), elles seraient galactogènes. On les emploie en infusion (10 à 30 g/l), à raison de trois tasses par jour. En usage externe, on les dit adoucissantes et résolutives. La décoction concentrée (100 g/l) est utile en lotions ou compresses sur dermatoses, inflammations et brûlures. Les fruits ont une composition en partie voisine de celle de l'écorce, avec en outre : sucres (4,5 à 6 p. 100), acides, pectine, pentosanes, glucoside cyanhydrique (avant maturité), matière colorante (sambucoside). Ils sont laxatifs, diurétiques, sudorifiques et particulièrement analgésiques, comme l'écorce. On en fait un sirop médicinal, de la confiture (en user modérément), des teintures. La décoction concentrée des feuilles est insecticide.

Dans le folklore européen des plantes, le sureau est un arbre magique, ici protecteur, là malfaisant. C'est l'un des simples de la Saint-Jean.

— Pierre LIEUTAGHI

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Pour citer cet article

Pierre LIEUTAGHI. SUREAU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Sureau noir (fruits et feuilles) - crédits : Wendy  Cutler/ Flickr ; CC-BY 2.0

Sureau noir (fruits et feuilles)

Autres références

  • RUBIALES

    • Écrit par Nicolas HALLÉ
    • 2 004 mots
    • 3 médias
    ...des arbrisseaux ou des arbustes, parfois des lianes, répandus surtout dans les régions tempérées de l'hémisphère Nord. Elles sont souvent ornementales : sureau (Sambucus) ; viornes (Viburnum : V. opulus, les boules-de-neige à fleurs stériles) ; chèvrefeuille (Lonicera) ; symphorine (Symphoricarpus...

Voir aussi