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SUCCION, physiologie végétale

On nomme succion l'attraction exercée par un système sur l'eau extérieure, rapportée à la surface de contact : elle est l'équivalent d'une pression négative. Comme synonyme on utilise souvent le signe international DPD : déficit de pression de diffusion, en anglais diffusion pressure deficit. Elle s'exprime en bars ou en atmosphères (1 bar = 106 dyn/cm—2 = 1,02 kg/cm—2 ; 1 atm. = 1,033 kg/cm2).

Pour mesurer la succion d'un système, on le met au contact d'un autre de succion variable et connue (pompe aspirante, solution osmotiquement active, etc.) ; la valeur de cette dernière lorsqu'il n'y a plus aucun échange d'eau entre les deux systèmes donne la succion cherchée.

La succion du sol par rapport à l'eau libre pure est de quelques bars, due pour l'essentiel aux forces matricielles, qui tiennent à la structure du sol (forces capillaires développées au niveau des canalicules ; forces d'imbibition liées à l'hydrophilie des colloïdes). Les forces osmotiques, résultant de la présence de sels dans la solution du sol sont, sauf exception (sols salés), négligeables (une fraction de bar).

La plante ne peut absorber l'eau que si la succion de ses racines est supérieure à celle du sol. Pratiquement, mis à part des végétaux spécialement adaptés à des sols secs (xérophytes) ou salés (halophytes), la plante se flétrit quand la succion du sol dépasse 16 bars.

Dans la succion des racines interviennent trois composantes principales : 1o la pression osmotique des poils absorbants, contrebalancée en partie par la turgescence, contrepression exercée par la distension des parois ; 2o la succion des tissus situés plus en avant sur le trajet de l'eau et plus particulièrement celle des tissus foliaires, eux-mêmes soumis à l'appel d'eau causé par la transpiration ; 3o l'activité physiologique de la racine, qui se manifeste notamment par la poussée racinaire, laquelle injecte dans la tige de l'eau sous pression et par là même provoque un appel d'eau en deçà.

La régulation de la succion, indispensable au maintien de l'équilibre hydrique, porte sur ces trois composantes.

À la notion de succion on tend à substituer celle de potentiel hydrique, énergie libérée par le système quand il cède 1 gramme d'eau. Il est toujours négatif (il faut fournir de l'énergie pour libérer l'eau). Plus la succion S est grande, plus le potentiel hydrique w est bas. S'ils sont exprimés dans le même système d'unités, on montre aisément que w = uS (u, volume massique de l'eau, soit sensiblement 1). Les deux notions sont donc équivalentes, mais l'une (S) fait plus image, l'autre (w) est d'un emploi thermodynamique plus commode.

— René HELLER

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Écrit par

  • : professeur honoraire de physiologie végétale à l'université de Paris-VII, membre de l'Académie d'agriculture

Classification

Pour citer cet article

René HELLER. SUCCION, physiologie végétale [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABSORPTION VÉGÉTALE

    • Écrit par René HELLER, Jean-Pierre RONA
    • 4 440 mots
    • 6 médias
    ...l'appel lié à la transpiration (provoquant une différence de potentiel hydrique entre les racines et les feuilles), la mise en jeu de phénomènes osmotiques. L'attraction qu'exerce la plante sur l'eau ou succion comporte deux composantes essentielles : le potentiel osmotique du contenu aqueux des compartiments...

Voir aussi