HARPER STEPHEN (1959- )

Homme politique canadien, membre du Parti conservateur, Stephen Harper fut le Premier ministre du Canada de 2006 à 2015.

Stephen Joseph Harper est né le 30 avril 1959 à Toronto (Ontario). Il fait des études à l’université de Calgary, où il obtient un baccalauréat (bachelor) en 1985 et une maîtrise (master) en 1991, les deux en économie. En 1993, il est élu à la Chambre des communes du Canada en tant que membre du Parti réformiste, mais ne se représente pas en 1997. Ensuite, il dirige la Coalition nationale des citoyens, qui défend la libre entreprise et un allègement de la fiscalité, et se montre critique vis-à-vis de la réponse fédérale au séparatisme québécois.

En 2002, Stephen Harper est élu à la tête de l’Alliance canadienne, qui a succédé au Parti réformiste, avant de retrouver un siège au Parlement. L’année suivante, il œuvre à la fusion de l’Alliance canadienne avec le Parti progressiste-conservateur (centre droit), pour former le Parti conservateur du Canada. Devenu le chef de la nouvelle formation en 2004, Harper s’efforce de suivre une voie modérée, préconisant une réduction des impôts et l’équilibre budgétaire. Il conserve son rôle de leader de l’opposition après les législatives de juin 2004.

En janvier 2006, les conservateurs remportent 124 sièges à la Chambre des communes, et Stephen Harper devient Premier ministre du Canada, à la tête d’un gouvernement minoritaire. Son programme repose sur quatre « piliers » : la transparence, la sécurité, la protection de l’environnement et une gestion rigoureuse de l’économie. Au début de son mandat, il obtient de justesse le soutien du Parlement pour étendre la mission des forces canadiennes envoyées en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. En novembre 2006, il se rend populaire au Québec en déposant à la Chambre des communes une motion largement symbolique visant à reconnaître les Québécois comme nation. L’année suivante, en dépit des déclarations antérieures de Harper sur la question environnementale, son gouvernement prend ses distances avec les objectifs du protocole de Kyōto en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La même année, le Premier ministre réaffirme la souveraineté du Canada sur les eaux de l’Arctique, dans la perspective d’une exploitation d’éventuelles ressources pétrolières sous-marines.

En 2008, Stephen Harper convoque des élections fédérales anticipées dans l’espoir d’obtenir une majorité parlementaire pour son parti. Malgré la victoire lors des élections d’octobre qui leur procure 19 sièges supplémentaires (pour un total de 143), les conservateurs demeurent minoritaires. Les circonstances changent en 2011, lorsque l’adoption d’une motion de censure déposée par le leader libéral Michael Ignatieff entraîne la chute du gouvernement et l’organisation de nouvelles élections fédérales. Ces dernières apportent 166 sièges aux conservateurs ; Stephen Harper est réélu et dirige son premier gouvernement majoritaire.

Dans le domaine des affaires étrangères, Stephen Harper annonce en 2013 la mise en place d’un traité de libre-échange historique entre le Canada et l’Union européenne (UE). Connu sous le nom « d’accord économique et commercial global », ce traité doit éliminer, après sa ratification, la plupart des obstacles limitant les échanges commerciaux entre le Canada et l’UE. En mars 2014, les dernières troupes canadiennes stationnées en Afghanistan sont rapatriées, conformément au programme annoncé en 2012 par le Premier ministre. En 2014 également, Harper se joint à ses alliés de l’OTAN pour condamner l’annexion de la République ukrainienne de Crimée par la Russie. Il annonce des sanctions économiques contre Moscou et se rend en Ukraine pour exprimer son soutien à la souveraineté du pays.

En octobre 2014, le gouvernement[...]