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HILFERDING RUDOLF (1877-1941)

Considéré généralement comme l'un des représentants les plus marquants de l'école marxiste autrichienne, Hilferding opta pour le socialisme alors qu'il étudiait la médecine ; il se joignit à Otto Bauer, à Karl Kautsky et à August Bebel et, en 1906, enseigna à Berlin, à l'école du Parti social-démocrate allemand. Le premier volume de la série des Marx Studien (Études marxistes), publiées à Vienne de 1904 à 1922, et intitulé Critique marxiste de Böhm-Bawerk, représente son apport le plus original à la pensée marxiste. En 1910, dans Das Finanzkapital (Le Capital financier, 1970), il refuse de considérer la sous-consommation comme une des causes déterminantes des crises économiques ; il soutient que c'est l'influence croissante des banques qui, engendrant monopoles et cartels, conduit à l'impérialisme économique et à la guerre ; cette conception du rôle joué par les banquiers détenteurs du capital financier devait inspirer à Lénine sa théorie de l'impérialisme comme stade suprême du capitalisme. Corrélativement, Hilferding prévoit pour un avenir proche la constitution d'entreprises à dimension multinationale, d'ententes entre groupes industriels et financiers qui, constitués pour contrôler la production et la répartition des revenus, atténueront les contradictions du capitalisme.

De 1907 à 1915, Hilferding fut rédacteur au journal Vorwärts (En avant), principal organe des sociaux-démocrates allemands. Lorsque éclata la Première Guerre mondiale, il s'opposa au vote de tout crédit de guerre. Engagé dans l'armée autrichienne, il fit la guerre comme médecin sur le front italien. Il fut naturalisé allemand vers 1920 et devint rédacteur en chef de Die Freiheit (La Liberté), organe du Parti social-démocrate indépendant ; il était aussi le principal théoricien et spécialiste financier du parti. De 1924 à l'avènement du IIIe Reich, il fut député au Reichstag. Ayant fui l'Allemagne hitlérienne, il rédigea, en janvier 1934, le programme de Prague des socialistes allemands en exil. Il se réfugia en 1938 en France. Selon une dépêche provenant de Berlin, Hilferding fut trouvé pendu dans la cellule où il avait été incarcéré après son arrestation à Paris par la Gestapo.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. HILFERDING RUDOLF (1877-1941) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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