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WHEATLEY PHILLIS (1753 env.-1784)

Phillis Wheatley fut la première poétesse noire à être connue aux États-Unis.

Née vers 1753 dans l'actuel Sénégal, la jeune fille qui deviendra Phillis Wheatley est capturée et emmenée à Boston sur un négrier en 1761. À son arrivée, elle est achetée par un tailleur du nom de John Wheatley, qui cherche une bonne pour sa femme. Le couple traite l'enfant avec douceur. Reconnaissant très tôt ses talents, il lui accorde des privilèges inhabituels pour une esclave, l'autorisant notamment à apprendre à lire et à écrire. En moins de deux ans, Phillis parvient, grâce aux leçons de Mme Wheatley et de sa fille, à maîtriser l'anglais. Elle poursuit par ailleurs son instruction en s'initiant au grec et au latin et fait sensation parmi les intellectuels de Boston lorsqu'elle traduit un texte d'Ovide. Dès quatorze ans, elle écrit des poèmes sur la morale et la piété qui, bien que marqués par les conventions, se révèlent d'une maturité exceptionnelle pour son âge.

Parmi les poèmes les plus fameux de Phillis Wheatley figurent « To the University of Cambridge in New England », « To the King's Most Excellent Majesty », « On the Death of Rev. Dr. Sewall » et « An Elegiac Poem, on the Death of the Celebrated Divine George Whitefield », ce dernier étant le premier à avoir été publié, en 1770. En 1773, le fils Wheatley escorte la jeune Phillis à Londres, où paraît son premier ouvrage, Poems on Various Subjects, Religious and Moral. Les qualités personnelles de l'auteur, plus encore que ses talents littéraires, contribuent au vif succès qu'elle rencontre dans la société londonienne. Sa maîtresse étant tombée malade, Phillis rentre sans tarder à Boston. Elle est affranchie lorsque M. et Mme Wheatley meurent tous deux peu après son retour. En 1778, elle épouse John Peters, un Noir affranchi, qui finira par l'abandonner. À la fin de sa vie, Phillis Wheatley travaille comme domestique et meurt dans la pauvreté, le 5 décembre 1784, à Boston.

Deux ouvrages seront publiés à titre posthume : Memoir and Poems of Phillis Wheatley (1834) ainsi que Letters of Phillis Wheatley, the Negro Slave-Poet of Boston (1864). Les abolitionnistes citeront souvent les vers de Phillis Wheatley pour infirmer la prétendue infériorité intellectuelle naturelle des Noirs et pour promouvoir de meilleures perspectives d'éducation pour ces derniers.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. WHEATLEY PHILLIS (1753 env.-1784) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par Marc CHÉNETIER, Rachel ERTEL, Yves-Charles GRANDJEAT, Jean-Pierre MARTIN, Pierre-Yves PÉTILLON, Bernard POLI, Claudine RAYNAUD, Jacques ROUBAUD
    • 40 118 mots
    • 25 médias
    ...vendue alors qu’elle n’était qu’une enfant, est le premier texte littéraire noir. Il est suivi par la publication en 1733 de Poems on Various Subjects de Phillis Wheatley (1753 env.-1784) qui dut passer un examen pour prouver qu’elle était bien l’auteur de ces textes. La préface écrite par son maître inaugure...

Voir aussi