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NÉGRIER

Vaisseau négrier - crédits : MPI/ Getty Images

Vaisseau négrier

Terme qui désigne l'homme prenant part personnellement au commerce des esclaves noirs d'Afrique, ainsi que le bâtiment servant à leur transport.

Traite des Noirs - crédits : Rischgitz/ Getty Images

Traite des Noirs

Les Noirs d'Afrique destinés à l'exportation étaient généralement rassemblés et acheminés jusqu'à la côte par des négriers noirs ou parfois même arabes. Les acheteurs étaient européens ou arabes, selon les régions, et ils employaient souvent des agents ou des experts noirs pour les aider dans leurs tractations avec les autorités locales ainsi que dans les différentes opérations de troc, de chargement et aussi de ravitaillement en eau potable.

Les commandants et les équipages des navires de transport étaient aussi qualifiés de négriers, de même que les agents ou commerçants consignataires qui prenaient en charge le débarquement et la vente des esclaves arrivés à destination.

Monopole d'État ou de compagnies nationales, aussi bien en Afrique (de fait, sinon dans la forme) qu'en Europe et dans les colonies européennes d'Amérique, le commerce des esclaves africains fut de tout temps, et spécialement aux xviie et xviiie siècles, extraordinairement structuré, hiérarchisé, contrôlé et taxé à chaque stade. Le nombre des négriers, qu'ils fussent africains, arabes ou européens, était donc élevé, mais sans commune mesure avec celui des fonctionnaires, hommes de gouvernement, banquiers, propriétaires fonciers, armateurs, pour ne pas parler de la foule des artisans des ports, engagés eux aussi, mais indirectement, dans le commerce des Africains.

Il fallut attendre les campagnes du xixe siècle en faveur de l'abolition de l'esclavage et de la traite pour que « négrier » prenne un sens nettement péjoratif. Les négriers eux-mêmes préféraient le terme de traitant, plus neutre, ou, encore mieux, de négociant, prémices d'une certaine pudeur, sinon de gêne, à s'avouer marchands d'esclaves.

— Ulane BONNEL

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Pour citer cet article

Ulane BONNEL. NÉGRIER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Vaisseau négrier - crédits : MPI/ Getty Images

Vaisseau négrier

Traite des Noirs - crédits : Rischgitz/ Getty Images

Traite des Noirs

Autres références

  • ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage

    • Écrit par Jean BRUHAT
    • 2 943 mots
    • 3 médias
    ...contentant sur la proposition de l'abbé Grégoire (le véritable abolitionniste français de l'époque révolutionnaire) de supprimer les primes aux armateurs négriers, sans interdire la traite elle-même. Si le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention vote enfin le décret abolissant l'esclavage, le...
  • CRÉOLE LANGUE

    • Écrit par Oruno D. LARA
    • 1 642 mots
    Un rappel est nécessaire pour comprendre la genèse du créole. Le commerce négrier comportait quatre phases : la capture des Africains ; le transport par voie terrestre des caravanes quand les prises s'effectuaient à l'intérieur ; le stockage des captifs africains dans les entrepôts des comptoirs sur...
  • EXPLORATIONS

    • Écrit par Jean-Louis MIÈGE
    • 13 773 mots
    • 1 média
    ...système de production. Et surtout sur le flux régulier des esclaves noirs. Le rôle mondial de la côte de l'Afrique est modifié. Les capitaines des navires négriers la prospectent systématiquement, nouent alliance avec les chefs locaux, font sentir leur influence au-delà de la frange littorale. En trois siècles,...
  • KIRIBATI

    • Écrit par Christian HUETZ DE LEMPS
    • 1 589 mots
    • 3 médias
    ...trafiquants et honorables commerçants australiens, allemands ou américains attirés par le négoce de l'huile de coco et du coprah. Mais ce sont surtout les blackbirders, véritables négriers, recruteurs sans scrupule pour les plantations des Fidji ou, pire encore, pour les mines chiliennes et péruviennes...
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