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MONGOLIE, République mongole

Nom officiel

Mongolie (MN)

    Chef de l'État

    Ukhnaagiin Khürelsükh (depuis le 25 juin 2021)

      Chef du gouvernement

      Luvsannamsrai Oyun-Erdene (depuis le 27 janvier 2021)

        Capitale

        Oulan-Bator

          Langue officielle

          Mongol

            Unité monétaire

            Tugrik (MNT)

              Population (estim.) 3 530 000 (2024)
                Superficie 1 564 241 km²

                  Société et économie

                  Mode de vie

                  En zone montagneuse comme en Gobi, l' élevage nomade s'est trouvé être, dès une époque reculée, la forme d'exploitation la mieux adaptée aux conditions naturelles – les bovidés et les yaks prédominant en montagne ; les moutons, les chèvres et les chevaux en zones de steppe ; les chameaux en régions semi-désertiques. L' habitat traditionnel est la large tente ronde ou ger (désignée improprement par les Occidentaux du mot turc de «  yourte »). Cette demeure, formée d'un treillis de bois pliant que recouvrent des feutres clairs, peut être démontée et remontée en peu de temps par une ou deux personnes et tient facilement, avec tout son mobilier, sur une bête de bât ou, maintenant que l'ameublement est devenu plus important, sur un camion. Ainsi le pasteur peut-il suivre son troupeau selon un circuit constant, qui le mène des pâturages d'hiver aux pâturages d'été et vice versa.

                  Troupeau de moutons et <it>ger</it> (Mongolie) - crédits : Michel Setboun/ The Image Bank/ Getty Images

                  Troupeau de moutons et ger (Mongolie)

                  Artisanat du tapis (Mongolie) - crédits : Paul Harris/ The Image Bank/ Getty Images

                  Artisanat du tapis (Mongolie)

                  Les activités, strictement réparties entre les deux sexes, suivent le rythme des saisons et sont centrées sur le bétail, d'où l'éleveur tirait jadis toute sa fortune et sa subsistance : nourriture (produits laitiers, dits « nourriture blanche », en été ; viande séchée, dite « vivres gris », en hiver), boisson (lait, alcool distillé du lait), vêtements et bottes, feutres, couvertures et tentures de la demeure, chauffage même (par les excréments séchés), moyen de locomotion, etc. Dans les siècles passés, il ne lui fallait acquérir au-dehors que du thé (en briques), de la farine et des objets de luxe (bijoux féminins, statuettes religieuses, soie). De nos jours, l'alimentation est plus diversifiée, mais le cheptel reste une des richesses du pays – véritable capital dont l'accroît forme les revenus.

                  Fêtes de Naadam (Mongolie) - crédits :  Nancy Brown/  The Image Bank/ Getty Images

                  Fêtes de Naadam (Mongolie)

                  Depuis la libéralisation de 1990, une résurgence flamboyante des traditions séculaires remet à la mode la multitude des rites qui, jadis, entouraient les occupations quotidiennes et saisonnières pour les rendre fastes ; elle en fait le support du sentiment identitaire national. D'ailleurs, le régime communiste n'avait pas pu les éliminer totalement. Seuls ceux dont la coloration religieuse était trop évidente avaient été interdits, ainsi la consécration du bétail à des divinités, le culte du feu, l'offrande des prémices aux dieux. Beaucoup d'autres avaient pu survivre atrophiés, comme actes symboliques à caractère folklorique faste : la purification par le feu, l'offrande rituelle d'une écharpe de soie bleue – le (khadag) –, le culte des lieux élevés (par des monticules de pierres dits obō), etc. Et tout le code de politesse et de convenances avait été maintenu, avec la fierté d'une spécificité inaliénable, pour régler les rapports entre les sexes (répartition particulière de l'intérieur de la yourte, qui attribue le côté oriental aux femmes et à leurs activités et le côté occidental aux hommes), entre les générations (déférence à l'égard du chef et de l'aîné, formes d'adresse courtoises), entre les parents et les proches (cérémonies familiales et cadeaux). Les fêtes aussi, qui marquaient le début ou la fin de chaque activité saisonnière, ont laissé de nombreuses traces dans un folklore toujours vivant, et les trois sports traditionnels (lutte, tir à l'arc, courses de chevaux) constituent maintenant plus que jamais le climax des grandes fêtes annuelles du naadam.

                  La branche principale de l'artisanat traditionnel, l'art lamaïque, réapparaît, aiguillonné par la renaissance du sentiment religieux, mais freiné par la rareté des artistes capables de peindre des thangkas selon les rites, de sculpter des divinités en bronze, délicates ou effrayantes. Quelques activités artisanales se sont, toutefois, maintenues vivaces : le modelage en papier mâché des masques utilisés dans les[...]

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                  Écrit par

                  • : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)
                  • : chercheur au C.N.R.S., U.M.R. 8582
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Françoise AUBIN, Universalis et Marie-Dominique EVEN. MONGOLIE, République mongole [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Mongolie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Mongolie : carte physique

                  Mongolie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Mongolie : drapeau

                  Chevaux en Mongolie - crédits : Michel Setboun/ The Image Bank/ Getty Images

                  Chevaux en Mongolie

                  Autres références

                  • MONGOLIE, République mongole (chronologie contemporaine)

                    • Écrit par Universalis
                  • AÏMAG

                    • Écrit par Françoise AUBIN
                    • 120 mots

                    À l'origine, chez les peuples turcs, mongols et parfois toungouso-mandchous, l'aïmag (ou aïmak, ou ayimaq) est une unité sociale plus ou moins étendue qui repose sur la parenté patrilinéaire.

                    À partir du XIIIe siècle, chez les Mongols, c'est une sous-tribu ayant un territoire de...

                  • AMOUR, fleuve

                    • Écrit par Laurent TOUCHART
                    • 2 316 mots
                    Long d'environ 4 400 km (4 384 à 4 444 selon la source considérée), l'Amour draine un bassin de 1 855 000 km2.Né dans les plateaux du nord-est de la Mongolie et de la Transbaïkalie russe, le fleuve s'écoule d'abord parallèlement aux grandes fractures, du sud-ouest au nord-est. Après...
                  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

                    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jean DELVERT, Xavier de PLANHOL
                    • 34 872 mots
                    • 8 médias
                    Le plateau mongol ( Mongolie intérieure et république populaire de Mongolie) est une immense pénéplaine ; elle a été déformée au Tertiaire et au Quaternaire et, ayant été relevée sur ses bords, a pris une allure de cuvette. Au centre, sous un climat désertique, l'érosion éolienne se déchaîne (désert de...
                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    Quant à la Mongolie qui fut jadis au centre du plus grand empire que la Terre ait porté, étendu de la péninsule coréenne au Danube, elle est devenue une sorte de marge improbable de la mondialisation.
                  • Afficher les 19 références

                  Voir aussi