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MARÉES

La propagation de l'énergie des marées océaniques

Usine marémotrice de la Rance (France) - crédits : Yves Jalabert/ FLickr ; CC BY-SA 2.0 (recadrée - contrastée)

Usine marémotrice de la Rance (France)

Comment l'énergie des marées se propage-t-elle et se dissipe-t-elle à la surface des océans ? C'est un problème encore mal résolu. Cette dissipation contribue au ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre, de 16 secondes par million d'années, et à l'éloignement de la Lune de la Terre, de 3,8 centimètres par an. L'analyse des solutions obtenues depuis le milieu des années 1990 permet d'un peu mieux comprendre comment cette énergie est introduite dans l'océan et de préciser où elle se dissipe. Pour l'onde principale M2, l'apport d'énergie à l'échelle de l'Océan global est de 2 400 gigawatts. À titre de comparaison, l'usine marémotrice de la Rance, en Bretagne, est équipée de vingt-quatre groupes de 10 mégawatts : c'est 1/10 000 de l'énergie de la marée M2 à l'échelle de la planète. Cette énergie est dissipée principalement par frottement des courants de marées sur le fond des océans et surtout sur les plateaux continentaux et dans les zones littorales. Les cartes cotidales ont permis de faire des découvertes assez surprenantes : il semblerait que 40 p. 100 de toute l'énergie de l'onde M2 soit dissipée dans l'Atlantique nord, et qu'une part de cette énergie vienne de l'océan Indien et de l'Atlantique sud. De même, l'énergie dissipée sur le plateau de Patagonie, une des zones de dissipation majeure de l'Océan mondial, vient de l'ouest du Pacifique équatorial et transite donc par le détroit de Drake, au sud de l'Amérique du Sud. Il faut reconnaître cependant qu'il existe encore sur ces questions de nombreuses incertitudes. On pense en particulier qu'une part de cette énergie pourrait être dissipée non pas par frottement des courants sur le fond, mais par déferlement des ondes internes qui se propagent à l'intérieur des océans, engendrées par l'interaction de la marée avec les montagnes sous-marines et les rebords des plateaux continentaux. L'étude des marées est un domaine de recherche en pleine activité.

— Christian LE PROVOST

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Écrit par

  • : professeure au Collège de France
  • : membre de l'Institut, ancien président du Bureau des longitudes
  • : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse
  • : astronome, directeur de l'Observatoire du pic du Midi et de l'Observatoire de Toulouse

Classification

Pour citer cet article

Françoise COMBES, André GOUGENHEIM, Christian LE PROVOST et Jean-Paul ZAHN. MARÉES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Marées - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Marées

Force génératrice des marées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Force génératrice des marées

Marées de vives eaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Marées de vives eaux

Autres références

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean KOVALEVSKY
    • 9 225 mots
    • 9 médias
    ...encore, très irréguliers et à variation rapide, sont dues aux vents et aux variations de pression atmosphérique diversement répartis sur le globe. Les marées terrestres et océaniques produisent également des variations périodiques, notamment semi-annuelles, mensuelles et à très courtes périodes. Certains...
  • DELTAS

    • Écrit par Gilbert BELLAICHE
    • 3 794 mots
    • 2 médias
    Ce sont ceux oùl'amplitude des marées atteint les chenaux de distribution du cours d'eau et où les courants de flot et de jusant jouent un rôle primordial dans la dispersion des sédiments. À l'intérieur et au large des chenaux, les dépôts sont remaniés et disposés en une série de rides orientées...
  • ÉNERGIES RENOUVELABLES

    • Écrit par Daniel CLÉMENT
    • 15 637 mots
    • 22 médias
    Mais les marées ont une autre propriété plus facile à exploiter : ce sont les courants induits par leur mouvement. Toutefois, les sites présentant des courants importants et exploitables sont relativement peu nombreux. En France la puissance potentiellement exploitable est comprise entre 2 000 et 3 000...
  • ESTUAIRES

    • Écrit par Michèle LE GOAZIGO
    • 830 mots

    Reliant à la mer rivières et fleuves, les estuaires représentent la forme la plus classique de transition entre le domaine continental et le domaine marin. L'origine latine de ce terme est très significative : aestus (la marée) est le substantif du verbe aesto (je bouillonne), ce qui...

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Voir aussi