Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MARÉES

Les marées océaniques et leur prédiction par la méthode harmonique

Depuis la fin du xixe siècle, les services hydrographiques du monde entier prédisent, et de façon fiable, les marées le long des côtes relevant de leur responsabilité en utilisant la méthode harmonique. Cette méthode est la suivante : la force génératrice des marées peut être développée en une suite quasi illimitée de termes rigoureusement périodiques par rapport au temps. À chaque fréquence de ce spectre correspond une marée partielle de même période, appelée onde ou composante. Chacune de ces ondes a reçu un nom de code : M2 (période 12 h 25 min) correspond à la marée due au mouvement moyen apparent de la Lune, S2 (12 h) à celui du Soleil, N2 (12 h 39 min) à l'ellipticité de l'orbite lunaire, K2 (11 h 58 min) à l'inclinaison de l'écliptique et de l'orbite lunaire par rapport à l'équateur, O1 (25 h 49 min) est la composante lunaire diurne principale et K1 (23 h 56 min) la composante luni-solaire déclinationnelle. Le spectre des forces génératrices est théoriquement infini, mais il est réduit dans la pratique à quelques dizaines de composantes. La formule harmonique des marées se déduit du développement de la force génératrice ainsi exprimée sous la forme d'une somme d'ondes sinusoïdales dont les fréquences sont connues avec une très grande précision. Le véritable problème devient alors de savoir, à l'endroit où l'on veut réaliser la prédiction, quelle est l'amplitude de chaque composante et son déphasage par rapport au passage de l'astre perturbateur. Jusqu'à très récemment, le seul moyen utilisé pour déterminer ces paramètres était de disposer d'observations sur une durée suffisante (minimum 15 jours, généralement 1 an). Ce fut le travail de générations d'ingénieurs hydrographes d'installer et d'entretenir des marégraphes le long des côtes. Mais on ne pouvait prédire la marée que là où on l'avait observée, et dans son voisinage.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeure au Collège de France
  • : membre de l'Institut, ancien président du Bureau des longitudes
  • : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse
  • : astronome, directeur de l'Observatoire du pic du Midi et de l'Observatoire de Toulouse

Classification

Pour citer cet article

Françoise COMBES, André GOUGENHEIM, Christian LE PROVOST et Jean-Paul ZAHN. MARÉES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Marées - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Marées

Force génératrice des marées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Force génératrice des marées

Marées de vives eaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Marées de vives eaux

Autres références

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean KOVALEVSKY
    • 9 225 mots
    • 9 médias
    ...encore, très irréguliers et à variation rapide, sont dues aux vents et aux variations de pression atmosphérique diversement répartis sur le globe. Les marées terrestres et océaniques produisent également des variations périodiques, notamment semi-annuelles, mensuelles et à très courtes périodes. Certains...
  • DELTAS

    • Écrit par Gilbert BELLAICHE
    • 3 794 mots
    • 2 médias
    Ce sont ceux oùl'amplitude des marées atteint les chenaux de distribution du cours d'eau et où les courants de flot et de jusant jouent un rôle primordial dans la dispersion des sédiments. À l'intérieur et au large des chenaux, les dépôts sont remaniés et disposés en une série de rides orientées...
  • ÉNERGIES RENOUVELABLES

    • Écrit par Daniel CLÉMENT
    • 15 637 mots
    • 22 médias
    Mais les marées ont une autre propriété plus facile à exploiter : ce sont les courants induits par leur mouvement. Toutefois, les sites présentant des courants importants et exploitables sont relativement peu nombreux. En France la puissance potentiellement exploitable est comprise entre 2 000 et 3 000...
  • ESTUAIRES

    • Écrit par Michèle LE GOAZIGO
    • 830 mots

    Reliant à la mer rivières et fleuves, les estuaires représentent la forme la plus classique de transition entre le domaine continental et le domaine marin. L'origine latine de ce terme est très significative : aestus (la marée) est le substantif du verbe aesto (je bouillonne), ce qui...

  • Afficher les 18 références

Voir aussi