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CHILDS LUCINDA (1940- )

L'Américaine Lucinda Childs est l'une des chorégraphes qui a introduit l'esthétique postmoderne dans la danse. Elle est l'inventeur d'un style, la danse répétitive, qui consiste à reprendre un même enchaînement de mouvements plusieurs fois tout en y introduisant d'infimes variations. De ce fait, ses œuvres sont composées comme de véritables « suites » mathématiques et ont un caractère hypnotique pour le regard du spectateur.

Une grande figure de la danse d'aujourd'hui

Lucinda Childs - crédits : M. Kalter/ AKG-images

Lucinda Childs

Lucinda Childs sidéra le public français, un soir d'été 1976 dans la cour d'honneur du palais des Papes : elle y dansait dans l'œuvre culte de Robert Wilson, Einstein on the Beach, moment fuyant de passion et défi à l'éternel. Depuis lors, la plus européenne des chorégraphes américaines revient souvent en France, son deuxième port d'attache. Elle fut tour à tour invitée par Noureev à l'Opéra de Paris, puis par le festival d'Automne et, enfin, le festival d'Avignon (1995) pour y créer, cette fois, ses propres chorégraphies et retrouver Robert Wilson dans des créations majeures comme I wassitting on my patio (1977) ou La Maladie de la mort de Marguerite Duras, avec Michel Piccoli (1997).

Sa longue silhouette lumineuse, comme suspendue au milieu du temps, est à l'image de ses chorégraphies : une splendeur de la scène et une logique inéluctable de la danse. Son corps sans tension ni poids a la même candeur gelée et impérieuse que la courbe impénétrable de sa gestuelle qui suscite une dilution illimitée de l'espace.

Pourtant, celle qui aujourd'hui reste la figure de la danse minimaliste dans le monde entier, qui expose ses dessins dans les galeries les plus cotées de New York ou construit de fines chorégraphies pour de prestigieux opéras – comme « La Danse des sept voiles » pour la Salomé de Richard Strauss, mise en scène par Luc Bondy au festival de Salzbourg (1992), ou Don Carlos de Verdi au Théâtre du Châtelet (1996) –, ne se destinait pas précisément à la danse.

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Écrit par

  • : écrivaine, journaliste dans le domaine de la danse

Classification

Pour citer cet article

Agnès IZRINE. CHILDS LUCINDA (1940- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Lucinda Childs - crédits : M. Kalter/ AKG-images

Lucinda Childs

Autres références

  • BALLET

    • Écrit par Bernadette BONIS, Pierre LARTIGUE
    • 12 613 mots
    • 20 médias
    ...expérimente la gravité sur les mouvements de la marche le long de parois verticales d'immeubles et l'effet produit par l'accumulation de mouvements, tandis que Lucinda Childs s'intéresse à leur répétition. Steve Paxton invente une nouvelle technique, le contact improvisation, fondé sur le contact des...
  • LA MALADIE DE LA MORT (M. Duras)

    • Écrit par Frédéric MAURIN
    • 1 322 mots

    Créée à la Schaubühne de Berlin en 1991, dans une traduction de Peter Handke, la mise en scène de La Maladie de la mort par Robert Wilson a dû attendre sa reprise au Théâtre Vidy-Lausanne, en 1996, pour être jouée dans le texte original de Marguerite Duras. Cette seconde version du spectacle,...

Voir aussi