Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

JARRETT KEITH (1945- )

Pianiste, compositeur et chef d'orchestre, l'Américain Keith Jarrett est considéré comme l'un des musiciens de jazz les plus originaux et prolifiques de la fin du xxe siècle. Il est également un grand pianiste classique.

Keith Jarrett naît le 8 mai 1945, à Allentown, en Pennsylvanie. Enfant prodige, il commence à étudier le piano dès l'âge de trois ans, donne son premier récital quatre ans plus tard, et se produit comme musicien professionnel alors qu'il est encore à l'école élémentaire. Il s'initie parallèlement aux percussions, au vibraphone et au saxophone soprano. En 1962, il s'établit à Boston, où une bourse lui permet d'étudier un an à la Berklee School of Music. Il forme son propre trio de jazz, puis s'installe à New York en 1964, où il joue avec Tony Scott et Roland Kirk. Art Blakey le remarque et lui propose à la fin de 1965 de rejoindre les Jazz Messengers ; Keith Jarrett joue durant trois mois au sein de cette prestigieuse formation (Buttercorn Lady, 1966), puis rejoint en 1966 le quartette du saxophoniste Charles Lloyd, au sein duquel il restera jusqu'en 1969, comme pianiste mais aussi au saxophone soprano et à la batterie (Dream Weaver, 1966 ; Forest Flower, 1966 ; Charles Lloyd in the Soviet Union, 1967). C'est à cette époque qu'il enregistre ses premiers albums sous son nom, parmi lesquels les célèbres Life Between the Exit Signs (1967) et RestorationRuin (1968), dans lequel il chante et joue de plusieurs instruments. Après avoir quitté Charles Lloyd, il effectue en Europe une tournée avec un trio auquel appartiendront épisodiquement le contrebassiste Jean-François Jenny-Clark et le batteur Aldo Romano.

La consécration arrive lorsqu'il rejoint Miles Davis en juin 1970, pour une série de concerts et plusieurs albums ; il reste avec Miles jusqu'à la fin de 1971 (Directions, 1970 ; Live/Evil, 1970 ; Miles Davis at Fillmore, 1970). Bien qu'il apprécie peu les instruments amplifiés, il joue de l'orgue et du piano électriques, acceptant ainsi de faire quelques concessions pour travailler avec le célèbre trompettiste, dont l'ensemble comporte d'autres grands claviéristes de jazz fusion, comme Chick Corea et Herbie Hancock.

Dans la première moitié des années 1970, Keith Jarrett dirige ses propres groupes, et se produit ainsi avec le saxophoniste Dewey Redman, le contrebassiste Charlie Haden et le batteur Paul Motian. Il effectue des tournées et enregistre avec le saxophoniste norvégien Jan Garbarek (Luminessence, 1974 ; Belonging, 1974 ; Arbour Zena, 1975 ; My Song, 1977 ; NudeAnts, 1979). Il expérimente une large gamme de procédés tonals et structuraux, entame parallèlement une longue série de concerts en solo caractérisés par de longues improvisations (Facing You, 1971 ; The Köln Concert, 1975 ; Sun Bear Concerts, 1976 ; Spirits, 1985 ; DarkIntervals, 1987 ; Vienna Concert, 1991). Il compose également des pièces de musique de chambre ainsi que des œuvres symphoniques. À partir de 1983, Keith Jarrett se produit en trio avec le contrebassiste Gary Peacock et le batteur Jack DeJohnette (Standards, 1983 ; Still Live, 1986 ; The Cure, 1990). Dans les années 1980, il commence à donner des récitals classiques et interprète les œuvres de compositeurs aussi divers que Jean-Sébastien Bach, Domenico Scarlatti, Ludwig van Beethoven, Georg Friedrich Haendel, Dmitri Chostakovitch, Arvo Pärt ou Samuel Barber. Des problèmes de santé l'obligent à restreindre ses activités à partir de 1996. Le pianiste continue toutefois à enregistrer, notamment en duo avec son ami Charlie Haden pour les albums Jasmine (2010) et Last Dance (2014), et à se produire sur scène en solo ou en trio, comme en témoigne l’album live Somewhere (2013) où il retrouve ses collaborateurs Jack DeJohnette et Gary Peacock, trente ans après le premier enregistrement du fameux[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. JARRETT KEITH (1945- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DEJOHNETTE JACK (1942- )

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 804 mots

    Au delà des nombreuses facettes d'un talent multiforme qui s'exprime aussi bien par le chant et aux percussions que sur les claviers, s'affirme la haute stature de l'un des rares batteurs qui s'inscrive dans la grande lignée des maîtres de l'instrument. À contre-courant de la tendance à la simplification...

  • PEACOCK GARY (1935-2020)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 783 mots

    Héritier de Scott LaFaro, le contrebassiste Gary Peacock a traversé toutes les humeurs du jazz moderne, avec la même souple élégance. Avec aussi cette pointe de détachement qui lui fera, à plusieurs reprises, délaisser la musique pour la pratique de la philosophie zen, de la macrobiotique, de la...

Voir aussi