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BASQUIAT JEAN MICHEL (1960-1988)

Rien ne le prédisposait à figurer sur les cimaises des musées, ni dans les collections privées. Marquée par une ascension fulgurante, mais aussi par sa brièveté, la carrière de Jean Michel Basquiat ressemble plus à celle d'un sportif qu'à celle de l'artiste traditionnel. Sans aucune formation académique, ce jeune afro-américain a fait soudainement irruption sur la scène artistique new-yorkaise des années 1980, avec ses étranges peintures, mélanges de graffitis, de logos et d'art populaire. L'artiste rencontre rapidement le succès, qui coïncide avec l'intérêt et la reconnaissance, au même moment, des manifestations artistiques urbaines et populaires tel que le « tag ». Sa mort brutale, qui survient alors qu'il est encore très jeune et en pleine ascension, a contribué à faire de lui une légende et une figure emblématique des années 1980.

La voie des tags

Né en 1960 à Brooklyn (New York), Basquiat est issu de ce que l'on appelle aux États-Unis les « minorités raciales » : son père est haïtien, sa mère, portoricaine. Sa famille n'appartient cependant pas aux milieux modestes, mais est plutôt de classe moyenne. Contrairement à ce que peut parfois laisser entendre la légende de l'artiste, Basquiat n'est en effet ni un défavorisé, ni un illettré. En revanche, il connaît une jeunesse assez difficile. Après le divorce de ses parents, sa scolarité est entrecoupée de fugues et et d'exclusions de l'école pour indiscipline. Il est alors très loin du monde de l'art.

Ainsi que le rapporte une autobiographie publiée par le galeriste Tony Shafrazi, tout jeune, il se serait destiné à être pompier. Pourtant, ses thèmes favoris – Hitchcock, Nixon, la guerre, les voitures, les armes –, ses musiques de référence – West Side Story, Round about Midnight, Orpheu Negro – ainsi que ses activités – la vente de cartes postales et de sweat-shirts illustrés – le rapprochent d'une forme de culture populaire extrêmement vivace dans le New York des années 1970 : les graffitis. Organisés en une société hiérarchisée, les auteurs de Tags (« signatures ») doivent franchir toutes sortes d'épreuves avant de pouvoir inscrire, en toute illégalité, le nom qu'ils se sont choisi sur la face extérieure des rames.

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Écrit par

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Pour citer cet article

Élisabeth LEBOVICI. BASQUIAT JEAN MICHEL (1960-1988) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BASQUIAT (exposition)

    • Écrit par Jean-Luc CHALUMEAU
    • 1 043 mots

    La rétrospective consacrée à Jean-Michel Basquiat au musée d'Art moderne de la Ville de Paris (15 octobre 2010-30 janvier 2011), qui faisait suite à celle présentée par la fondation Beyeler à Bâle, avait le mérite de mettre en lumière les différentes phases d'une fulgurante carrière brisée...

  • GRAFFITI

    • Écrit par Glen D. CURRY, Scott H. DECKER, Universalis, William P. MCLEAN
    • 5 879 mots
    • 1 média
    ...artistes qui travaillaient en dehors des galeries traditionnelles suscita un regain d'intérêt pour cette forme d'expression. Dans les années 1980, des artistes new-yorkais tels que Keith Haring et Jean Michel Basquiat devinrent célèbres par leurs graffiti avant d'être courtisés par les galeries.

Voir aussi