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ŒBEN JEAN-FRANÇOIS (1720 env.-1763)

Le "bureau du Roi" par Jean-François Œben et Jean-Henri Riesener - crédits :  Bridgeman Images

Le "bureau du Roi" par Jean-François Œben et Jean-Henri Riesener

Ébéniste d'origine allemande, Œben travaille à son arrivée à Paris dans l'atelier de Charles-Joseph Boulle au Louvre. La formation qu'il a reçue en Allemagne et l'influence de Boulle expliquent l'extraordinaire virtuosité de marqueteur qu'il déploiera. Son mariage en 1749 avec la sœur de Roger Van der Cruse dit Lacroix (R.V.L.C.) a certainement facilité son adoption par le milieu des ébénistes parisiens ainsi que le succès de son entreprise ; mais c'est surtout la sanction officielle qui devait le rendre célèbre. En 1754, en effet, il est nommé ébéniste du roi ; il a un atelier aux Gobelins puis à l'Arsenal, où il peut mettre au point les mécaniques compliquées dont il se fera une spécialité. C'est à ce double titre d'ébéniste du roi et d'habile mécanicien qu'il dut la prestigieuse commande en 1760 du bureau du roi (Versailles). Ce meuble étonnant qui devait devenir le prototype des bureaux à cylindre ne fut terminé qu'après sa mort par son successeur Riesener.

Les meubles d'Œben, avec leurs habiles marqueteries de fleurs ou de cubes si caractéristiques et leurs inventions mécaniques, furent très prisés (Mme de Pompadour en avait commandé plusieurs) ; ils eurent une grande influence sur ses contemporains, en particulier ses élèves Leleu et Riesener. Certains de ses meubles possèdent quelques traits du style « transition », particulièrement des bronzes antiquisants (têtes de béliers, grecques, consoles, guirlandes de laurier), mais il ne faut pas oublier qu'après la mort d'Œben et jusqu'en 1768 Riesener utilisa l'estampille de son maître, ce qui explique sans doute l'évolution du style.

La fille de Jean-François Œben, Victoire, sera la mère d'Eugène Delacroix.

— Colombe SAMOYAULT-VERLET

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur au Musée national du château de Fontainebleau, professeur à l'École du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Colombe SAMOYAULT-VERLET. ŒBEN JEAN-FRANÇOIS (1720 env.-1763) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Le "bureau du Roi" par Jean-François Œben et Jean-Henri Riesener - crédits :  Bridgeman Images

Le "bureau du Roi" par Jean-François Œben et Jean-Henri Riesener

Autres références

  • MOBILIER

    • Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
    • 4 416 mots
    • 8 médias
    ...dossiers carrés ou en médaillon, les cannelures, les ornements à l'antique (pompéiens) caractérisent les meubles créés en France par des ébénistes tels Oeben, Carlin, Beneman, Riesener, Weisweiler, des menuisiers comme Hauré, les Sené ou Georges Jacob ; en Allemagne par Abraham et David Roentgen de...
  • RIESENER JEAN-HENRI (1734-1806)

    • Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
    • 346 mots
    • 1 média

    Le plus célèbre des ébénistes du règne de Louis XVI, Riesener est né en Allemagne et s'est formé à Paris dans l'atelier de son compatriote Jean-François Œben. À la mort de ce dernier, en 1763, il aide sa veuve à maintenir l'activité de l'atelier et produit des œuvres qu'il continue, suivant la...

  • ROCOCO

    • Écrit par Georges BRUNEL, François H. DOWLEY, Pierre-Paul LACAS
    • 21 059 mots
    • 14 médias
    ...travailler jusqu'à une quarantaine de personnes. Germain Landrin, Léonard Boudin ont fait partie de l'équipe de Migeon. Des dynasties se formaient souvent. Jean-François Oeben (1720 ?-1763) était le gendre de Van der Cruse et son frère Simon avait épousé une autre fille du même artiste. Le bureau exécuté vers...