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GÉNIE MILITAIRE

Organisation et missions du génie militaire français

Trois grandes composantes caractérisent le génie militaire français : la composante combat, la composante infrastructure et la composante secours.

La composante combat

Elle regroupe huit régiments où différentes spécialités sont présentes : quatre régiments de combat blindés dont un d’aide au déploiement lourd, un régiment de combat mécanisé, un régiment parachutiste et deux régiments de légion étrangère. L'ensemble de ces formations relève du commandement des forces terrestres, basé à Lille. Le génie dispose également d'un régiment du génie de l'air qui relève quant à lui du commandement de l'armée de l'air.

Dans le domaine du combat, la mission du génie est double : l'appui au combat et l'aide au déploiement.

L'appui au combat comprend l'appui à la mobilité (faciliter la manœuvre amie) et la participation à la contre-mobilité (entraver la manœuvre ennemie). Ainsi, le génie favorise la progression rapide des troupes amies par diverses opérations telles que la réparation d'ouvrages endommagés, le déminage opérationnel des itinéraires, le franchissement d'obstacles, notamment des fleuves et des rivières. Parallèlement, il gêne la progression ennemie par la réalisation d'obstacles ou la destruction, partielle ou totale, des infrastructures de communication. En complément de ces missions, le génie exécute des actions hautement spécialisées : l'assaut d'ouvrages fortifiés, l'intervention en milieu subaquatique et la neutralisation d'engins explosifs. De 1999 à 2010, le génie militaire français a intégré deux nouvelles missions : d'une part, la reconnaissance topographique et la réalisation de cartes et, d'autre part, le marquage de zones contaminées et la décontamination chimique des unités. Ces tâches ont été reprises par le commandement des forces terrestres après la dissolution en 2010 de la brigade du génie qui avait notamment été créée en 1998 pour assurer ces missions.

Le génie joue aussi un rôle essentiel lors du déploiement des troupes. Ainsi, la construction de bases et de dépôts, la restauration des conditions de vie (approvisionnement en eau et en énergie électrique), le rétablissement des infrastructures (ponts, pistes aériennes, réseaux électriques et téléphoniques...) ou la dépollution de zones (consistant à déminer une zone et la « nettoyer » de toutes munitions non explosées) font partie de ses missions traditionnelles.

En temps de paix, le génie intervient régulièrement lors de catastrophes naturelles pour restaurer les voies de communication et déblayer les zones d'intervention des secours. Il se trouve aussi engagé de plus en plus dans des missions de type humanitaire telles que l'accueil de réfugiés ou de populations déplacées et le déminage de zones d'habitation et de travail.

La composante infrastructure

Elle regroupe des directions et des établissements qui sont répartis sur tout le territoire national et composés d'ingénieurs militaires en bâtiment et travaux publics, d'architectes, de conducteurs de travaux et de personnels civils, techniciens supérieurs d'études et de fabrication.

En 2005, cette composante infrastructure du génie est intégrée au service infrastructure de la défense (SID) sous l’autorité du secrétariat général pour l’administration du ministère de la Défense. Organisme interarmées, le SID est devenu le référent unique du ministère de la Défense en matière d’infrastructures (construction, maintenance immobilière, énergie) et de gestion administrative et technique du patrimoine immobilier. Il regroupe les anciennes directions d’infrastructure de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la marine nationale.

En 2012, le service technique des bâtiments, fortifications et travaux[...]

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Écrit par

  • : lieutenant-colonel, spécialiste en communication et relations publiques

Classification

Pour citer cet article

Patrice VENTURA. GÉNIE MILITAIRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Télégraphie militaire - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Télégraphie militaire

Autres références

  • ARÇON JEAN-CLAUDE ÉLÉONORE chevalier d' (1733-1800)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 215 mots

    Originaire de Franche-Comté, le chevalier d'Arçon fréquente l'école du Génie de Mézières en 1753-1754. En 1791, il est promu maréchal de camp, directeur des fortifications de Franche-Comté. Il est membre du Comité national des fortifications. Il émigre en 1792 et revient en France...

  • COEHORN MENNO VAN baron (1641-1704)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 191 mots

    Néerlandais, Coehorn fut le rival de Vauban tout au long de sa carrière militaire qu'il commença dès 1667. En 1674, au siège de Grave (Brabant occidental), il expérimenta un mortier à grenades, dont il perfectionna le maniement à plusieurs reprises. Après le traité de Nimègue (1678), il s'employa...

  • CORMONTAINGNE LOUIS-CHARLES DE (1695-1752)

    • Écrit par Catherine BRISAC
    • 246 mots

    Ingénieur militaire. Né à Strasbourg, Louis-Charles de Cormontaingne participe dès 1713 aux sièges de Landau et de Philippsbourg. Pendant les campagnes d'Allemagne menées dans le cadre de la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), il prend part à de nombreux sièges. En 1744, il est nommé directeur...

  • ÉQUIPAGE

    • Écrit par Jean DELMAS
    • 474 mots

    Si l'équipage est, dans la marine, l'ensemble des officiers et marins embarqués sur un navire et inscrits au rôle, dans l'armée de terre l'expression « équipage » désigne un ensemble de matériels et de véhicules de transport réunis dans un but bien déterminé. On distinguait autrefois de nombreux équipages...

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Voir aussi