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BATES ELIZABETH (1947-2003)

Elizabeth Bates, nommée professeur de psychologie en 1983 à l’université de Californie à San Diego, est cofondatrice, en 1988, du premier département de sciences cognitives aux États-Unis. Elle y crée et dirige le prestigieux Center for Research in Language.

En trente années, Liz Bates a produit une œuvre de pionnière dont la cohérence et l’envergure expliquent le rayonnement : acquisition du langage, développement de l’enfant, langage et cognition, aphasie de l’adulte, dysfonctionnements neurocognitifs, plasticité cérébrale sont autant de domaines où les contributions théoriques et empiriques de Liz Bates (dix ouvrages et plus de 250 articles) ont été décisives. Elle est docteur honoris causa de plusieurs universités, dont l’université Paris-Descartes en France.

En 1976, alors qu’elle n’a que vingt-neuf ans, et que la psycholinguistique est dominée par le courant formel chomskyen, elle propose dans son premier ouvrage, Language andContext,d’articuler l’étude du langage aux autres domaines de la cognition – perception, attention, mémoire, apprentissage – et de restaurer le langage dans sa fonction de communication. Elle y défend la nécessité des recherches interlangues, au centre du modèle connexionniste de l’acquisition et du traitement du langage – le modèle de compétition, élaboré en 1989 avec B. MacWhinney dans un consortium international. Sa vision des mécanismes du changement est construite sur sa remarquable capacité à intégrer continûment les acquis des travaux les plus récents de linguistique, génétique, intelligence artificielle, imagerie cérébrale, primatologie. Leader des théories émergentistes qui voient les structures linguistiques comme le produit de l’interaction des contraintes biologiques, neurocognitives et de l’environnement social, E. Bates conduit un ambitieux programme : proposer une vision unifiée de ce qu’est le langage, son acquisition et son évolution. En étroite harmonie avec cet objectif, elle crée des outils innovants et performants, parmi lesquels, en 1993, le MacArthur-Bates communicative developmentinventory (CDI, questionnaire parental pour l’évaluation du lexique enfantin), adapté dans plus de quarante langues, et le voxel-basedlesion-symptommapping (VLSM), qui permet de corréler l’engagement neuronal de certaines aires du cerveau et l’ampleur du déficit langagier, élaboré l’année même de sa disparition (2003).

— Michèle KAIL

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    • Écrit par
    • 427 mots

    Brian MacWhinney obtient un doctorat en psycholinguistique à l’université de Californie à Berkeley en 1974. Après plusieurs années d’activité au département de psychologie de l’université de Denver, il est nommé en 1981 professeur de psychologie à l’université Carnegie-Mellon (Pittsburgh)....

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