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CHINE Politique étrangère contemporaine

Nom officiel

République populaire de Chine (CN)

    Chef de l'État

    Xi Jinping (depuis le 14 mars 2013)

      Chef du gouvernement

      Li Qiang (depuis le 11 mars 2023)

        Capitale

        Pékin

          Langue officielle

          Chinois mandarin

            • Article mis en ligne le
            • Modifié le
            • Écrit par

            Discours, style et stratégie diplomatiques de la Chine

            Jusqu’en 2008 et même 2012, la Chine a maintenu un discours de politique étrangère qui privilégiait l’intégration et un style diplomatique plus policé, moins idéologique et moins militant qu’auparavant. Parallèlement, ses diplomates sont devenus plus professionnels et meilleurs communicants, y compris dans les langues des pays hôtes. La rhétorique sur l’hégémonisme s’est émoussée, « l’ascension pacifique » (heping jueqi), un temps promue par Hu Jintao en 2003-2004, a laissé la place au plus prudent « développement pacifique » (heping fazhan) de la Chine, une Chine qui prône, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, « l’harmonie », le compromis et la résolution pacifique des différends.

            Cette stratégie d’évitement des conflits traduisait un besoin de sécurité évident, au moment même où le pays connaissait d’importants bouleversements économiques et sociaux, forcément déstabilisateurs. Le régime chinois avait besoin d’un environnement pacifique pour maintenir sa stratégie de développement et garantir un accès de plus en plus vital aux produits énergétiques et autres matières premières peu ou pas présentes sur le territoire national, ainsi que pour se donner le temps de renforcer sa puissance militaire avant d’envisager de défier ouvertement les autres puissances de la zone Asie-Pacifique, au premier chef desquelles les États-Unis et le Japon.

            Une diplomatie plus affirmée à compter de 2008

            Arrivée du premier train de marchandises Wuhan-Lyon, 2016 - crédits : K. Konrad/ SIPA

            Arrivée du premier train de marchandises Wuhan-Lyon, 2016

            À partir de 2008, le gouvernement chinois a commencé à infléchir sa politique étrangère. La crise financière et l’affaiblissement consécutif des États-Unis ont persuadé la Chine de progressivement abandonner la célèbre formule de Deng Xiaoping – « taoguang yanghui » (adopter un profil bas, éviter de se mettre en avant) – en insistant sur la seconde moitié de cette recommandation : « yousuo zuowei » (apporter une plus grande contribution à la résolution des problèmes mondiaux). Elle commença alors à affirmer plus nettement ce qu’elle appelle ses « intérêts fondamentaux (hexin liyi). Limités à Taïwan, au Tibet, au Xinjiang et au maintien du PC au pouvoir, ceux-ci se sont étendus en 2010 à des zones revendiquées par certains de ses voisins : mer de Chine méridionale, îles Senkaku-Diaoyu. Puis après l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, Pékin a complètement abandonné la prudence de Deng pour adopter une nouvelle stratégie extérieure résumée par le slogan « apporter sa contribution avec enthousiasme » (fenfa youwei) à la communauté internationale. Devenir le premier grand sur les plans à la fois économique, politique et militaire est à présent l’objectif cardinal de la Chine. Pour atteindre ce but, Xi entend accélérer, par tous les moyens, l’unification avec Taïwan, condition à ses yeux de la « renaissance de la nation chinoise ». S’en prenant plus directement à « l’hégémonisme », c’est-à-dire aux États-Unis et ce qu’il appelle « l’esprit de guerre froide », le gouvernement chinois se montre désormais plus rugueux, ses diplomates plus agressifs, au risque de mettre à mal le soft power promu sous Hu Jintao. Avec Xi, la Chine est devenue beaucoup plus hostile aux démocraties développées, tablant ouvertement sur ce qu’elle perçoit comme une évolution mondiale majeure : « l’ascension de l’Asie et le déclin de l’Occident » (dongshang xijiang). Elle s’efforce de rallier à ce combat l’ensemble du Sud, dont elle prétend pouvoir prendre la direction. Tout en favorisant la mondialisation de l’économie chinoise, la mise en place de Nouvelles Routes de la soie, à la fois continentales et maritimes (yidai, yilu) en 2013, n’a pas d’autres buts. La Chine de Xi déclare promouvoir une « communauté de destin pour l’humanité ». Mais en réalité, elle cherche plus que[...]

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            Pour citer cet article

            Jean-Pierre CABESTAN. CHINE - Politique étrangère contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

            Article mis en ligne le et modifié le 21/03/2024

            Médias

            Défilé de l’Armée populaire de libération place Tiananmen - crédits : Sovfoto/ Universal Images Group/ Getty Images

            Défilé de l’Armée populaire de libération place Tiananmen

            Arrivée du premier train de marchandises Wuhan-Lyon, 2016 - crédits : K. Konrad/ SIPA

            Arrivée du premier train de marchandises Wuhan-Lyon, 2016

            Marine de guerre taïwanaise en manœuvre - crédits : Sam Yeh/ AFP

            Marine de guerre taïwanaise en manœuvre