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Pharaon, « roi de Haute et Basse-Égypte »

La figuration du pharaon obéit à des canons, qui ont connu une évolution au fil du temps. Au Nouvel Empire, la statue de Thoutmosis III (env.1479-1425 av. J.-C.) se conforme à la représentation traditionnelle : géométrisation du visage compris dans un triangle, frontalité du buste et inscription du bas du corps dans un trapèze. Les poings serrés le long du corps font saillir la musculature, et l'avancée de la jambe gauche suggère le mouvement. La fresque du même pharaon synthétise plusieurs points de vue propres à manifester l'intégralité du corps et des attributs du dieu vivant : les épaules sont présentées de face, le visage de profil et la couronne de trois-quarts. Sous Aménophis IV dit Akhenaton (1353-1337 av. J.-C.), adorateur du Soleil comme dieu unique, les parties hautes et basses du visage ainsi que les yeux de la statue sont allongés pour accentuer la dimension mystique du personnage. Sous la dynastie hellénistique des Ptolémées (305-30 av. J.-C.), les monarques conservent la figuration traditionnelle et l'intègrent dans un style nouveau. En « faux profil », le pharaon reçoit d'Horus les insignes de son jubilé. Les corps trapus marqués par l'embonpoint symbolisent un règne fécond.