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8-30 novembre 1988

France. Regain d'agitation sociale dans le secteur public

Le 8, cinq des syndicats participant aux négociations salariales dans la fonction publique jugent positives les propositions faites par Michel Durafour. Celles-ci sont d'un coût supérieur à ce qui avait été envisagé. Ces concessions sont à rapprocher du climat social, qui s'est nettement détérioré depuis le début du mois : des grèves dispersées perturbent le fonctionnement des P.T.T., où employés des centres de tri et chauffeurs des camions postaux arrêtent le travail les uns après les autres. Les transports urbains sont aussi touchés par des conflits, et plusieurs grandes villes sont paralysées.

Le 11, une certaine détente se manifeste dans les P.T.T., où quatre des garages postaux parisiens en grève reprennent le travail. 120 millions de plis et objets en souffrance sont ainsi débloqués ; mais, petit à petit, car d'autres garages, parisiens ou provinciaux, ainsi que des centres de tri, continuent l'action, suscitant de vives protestations de patrons d'entreprises petites ou moyennes, dont le fonctionnement est complètement désorganisé par l'absence de courrier.

Le 15, la journée nationale d'action de la C.G.T., qui ne concerne que le secteur public et les cadres, remporte un succès mitigé. À l'origine de plusieurs mouvements de grève, la centrale dirigée par Henri Krasucki apparaît comme l'instrument du Parti communiste dans le bras de fer qui l'oppose au Parti socialiste, en particulier à propos des négociations sur les accords locaux pour les élections municipales de mars 1989.

Le 17, les fédérations de fonctionnaires, à l'exception de la C.G.T. et de la C.G.C., signent, pour la première fois depuis 1985, l'accord salarial pour 1988 et 1989. Dans Le Nouvel Observateur qui paraît le même jour, Michel Rocard répond aux critiques qui se font jour au sein du P.S. ; il déclare ne pouvoir accorder plus que ce que permet l'état actuel de l'économie et demande que l'effort soit poursuivi pendant « une quinzaine de mois encore ».

Le 28, alors que la confusion continue de régner dans les postes et les transports urbains de province, le trafic est totalement interrompu sur les lignes A et B du R.E.R. parisien, à la suite d'une grève commencée le 14 par les employés (C.G.T.) des ateliers d'entretien. Le conflit s'étend les jours suivants au métro et aux autobus, dont plusieurs dépôts sont bloqués.

Le 29, François Mitterrand déclare, sur T.F.1, être attaché à la fois « au maintien d'un dialogue » et au souci d'éviter que « les Français aient à souffrir plus que de raison » de « quelques actions isolées ».

Le 30, tandis que les camions militaires suppléent, en banlieue parisienne, aux transports défaillants, le Premier ministre dénonce, à l'Assemblée nationale, l'attitude du P.C.F. qui cherche à « envenimer » l'agitation sociale et définit les principes d'action du gouvernement : « responsabilité, dialogue et fermeté ».

— Universalis

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