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7-31 octobre 2023

Israël - Autorité palestinienne. Attaque du Hamas et riposte israélienne

Attaque du Hamas contre Israël, 2023 - crédits : Menahem Kahana/ AFP

Attaque du Hamas contre Israël, 2023

Le 7, le Hamas, le parti islamiste qui contrôle la bande de Gaza, engage une offensive massive contre Israël. Des milliers de roquettes sont lancées depuis l’enclave contre Israël, tandis que plus de deux mille membres des Brigades Ezzedine Al-Qassam, qui constituent la main armée du mouvement, franchissent en masse la barrière de séparation pour mener des incursions au sol dans les localités situées autour de l’enclave. Ils attaquent notamment les spectateurs d’un festival de musique électronique, sur le site duquel deux cent soixante corps seront retrouvés. Mohammed Deif, chef des Brigades Al-Qassam, annonce le lancement de l’opération Déluge d’al-Aqsa à laquelle il appelle le Liban, l’Irak et la Syrie à se joindre, comme le font les militants gazaouis du Jihad islamique. L’attaque provoque la mort de mille quatre cents civils israéliens et s’accompagne de la prise en otages de près de deux cent cinquante personnes, de nationalité israélienne ou étrangère. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou déclare : « Nous sommes en état de guerre. » Les États-Unis affirment aussitôt leur soutien au « droit d’Israël à se défendre contre de tels actes terroristes ». Les services de renseignement sont mis en cause pour n’avoir détecté aucun signe avant-coureur de l’attaque. L’armée israélienne riposte par d’intenses bombardements de la bande de Gaza, qui provoquent la mort de centaines de Palestiniens et entraînent le déplacement de milliers d’autres – la bande de Gaza abrite deux millions trois cent mille habitants. L’État hébreu renforce le blocus de l’enclave en suspendant les livraisons de gaz, d’essence et d’électricité et en fermant le point de passage des marchandises.

Le 9, le Hezbollah libanais annonce avoir tiré des obus et des missiles en direction du nord d’Israël à la suite de frappes israéliennes répondant à une tentative d’infiltration de militants du Jihad islamique depuis le Liban. Les incidents entre la milice chiite pro-iranienne et l’armée israélienne s’intensifient au cours du mois.

Le 10, l’armée israélienne, renforcée par trois cent mille réservistes mobilisés, se masse aux abords de la bande de Gaza délivrés des assaillants d’Al-Qassam – mille cinq cents ont été tués selon l’armée – et dont les habitants israéliens ont été évacués. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou déclare : « Comme les forces de la civilisation ont défait l’[organisation] État islamique, les forces de la civilisation doivent soutenir Israël pour défaire le Hamas. » Le président américain Joe Biden prononce une allocution dans laquelle il apporte son entier soutien à Israël, notamment face aux velléités d’intervention d’autres acteurs régionaux, et déclare que « le Hamas ne défend pas le droit des Palestiniens » et que « son objectif déclaré est l’anéantissement de l’État d’Israël et l’élimination du peuple juif ».

Le 11, Benyamin Nétanyahou et l’un des dirigeants de l’opposition, Benny Gantz, chef du Parti de l’unité nationale et ancien chef d’état-major de l’armée, s’accordent pour former un « cabinet de guerre » dont fait partie également Yoav Gallant. Cinq membres du Parti de l’unité nationale rejoignent le conseil de sécurité, alors que le ministre de la Sécurité nationale, le suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir, en est exclu.

Le 13, l’armée israélienne, qui poursuit ses bombardements de la bande de Gaza, ordonne aux habitants du nord de l’enclave, soit plus d’un million de personnes, d’évacuer sous vingt-quatre heures vers le sud. L’ONU demande à Israël d’annuler cet ordre aux « conséquences humanitaires dévastatrices ».

Le 13 également, à l’issue d’une semaine de fortes tensions entre les Palestiniens, l’armée et les colons, des manifestations donnant lieu à des affrontements meurtriers avec les forces israéliennes se déroulent dans toute la Cisjordanie. Des milliers de personnes manifestent également à Amman, en Jordanie.

Le 17, le bombardement de l’hôpital Al-Ahli, à Gaza, tout d’abord attribué à Israël, provoque une vague d’indignation dans le monde arabe avant que ne s’impose l’hypothèse d’un tir défectueux de roquette par le Jihad islamique. La Jordanie et l’Égypte annulent le sommet auquel devait assister Joe Biden à Amman, le lendemain.

Le 18, Joe Biden se rend à Tel-Aviv où il obtient qu’Israël et l’Égypte autorisent l’entrée dans la bande de Gaza, par le point de passage de Rafah, de vingt camions d’aide humanitaire. Il demande aux Israéliens de ne pas céder à la « rage » qu’ils éprouvent, rappelant les « erreurs » que son pays a commises au lendemain des attaques d’Al-Qaida, le 11 septembre 2001.

Le 18 également, les États-Unis opposent leur veto à un projet de résolution approuvé par douze des quinze membres du Conseil de sécurité, qui condamnait les « attaques terroristes » du Hamas et « toute violence et hostilité contre les civils », et réclamait « la libération des otages », ainsi que des « pauses humanitaires ».

Le 20, deux Américaines enlevées le 7 par le Hamas sont les premiers otages à être libérés, « pour des raisons humanitaires » selon le parti islamiste, grâce à une médiation du Qatar.

Le 27, l’Assemblée générale de l’ONU adopte une résolution appelant à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à la cessation des hostilités » par 120 voix contre 14 – dont celles d’Israël et des États-Unis – et 45 abstentions.

Le 27 également, l’armée israélienne engage des opérations terrestres dans le nord de la bande de Gaza, dont l’objectif est la « destruction » du Hamas, selon les mots de Yoav Gallant, tandis que l’aviation procède à des frappes intenses contre des « cibles souterraines dont des tunnels utilisés par les terroristes ».

Le 31, l’armée israélienne bombarde le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de l’enclave, affirmant viser des souterrains où serait retranché le commandant du Hamas Ibrahim Bieri, l’un des principaux acteurs de l’attaque du 7 selon Tsahal. Le lendemain, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Volker Türk dénoncera « des attaques disproportionnées qui pourraient constituer des crimes de guerre ».

— Universalis

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