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7-31 mars 1997

Israël - Autorité palestinienne. Crise israélo-palestinienne après la poursuite de la colonisation juive

Le 7, le gouvernement israélien décide, après de vifs débats, de céder de nouveaux territoires de Cisjordanie à l'Autorité palestinienne, qui étendra ainsi son contrôle exclusif sur près de 10 p. 100 de la totalité de la région, contre 3 p. 100 auparavant. Par ailleurs, 2 p. 100 de la zone exclusivement contrôlée par Israël – qui représente 70 p. 100 de la Cisjordanie – passe sous l'administration civile de l'Autorité palestinienne, tout en restant sous le contrôle militaire de l'État hébreu. Cette décision est prise sous la pression des États-Unis, en contrepartie de leur soutien dans le débat à l'O.N.U. sur le projet contesté de création d'une onzième colonie juive à Jérusalem-Est.

Le 7 également, les États-Unis opposent leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité, défendu par plusieurs pays européens, dont la France, qui invitait Israël à « s'abstenir de toute action ou mesure, y compris l'implantation de colonies de peuplement, de nature à modifier la situation sur le terrain, qui préjugent les négociations sur le statut définitif, et ont des incidences négatives sur le processus de paix au Moyen-Orient ». Le 13, l'Assemblée générale de l'O.N.U. adoptera une résolution qui juge « illégale » la décision israélienne de créer une nouvelle colonie dans la partie occupée de la Ville sainte.

Le 9, l'Autorité palestinienne, jugeant insuffisant le retrait militaire décidé unilatéralement par l'État hébreu, annonce son refus de coordonner le redéploiement israélien sur le terrain.

Le 9 également, dans une lettre adressée au Premier ministre Benyamin Nétanyahou, le roi Hussein de Jordanie dénonce « la voie [de] la destruction » empruntée par le gouvernement israélien et évoque le risque d'un recours des Palestiniens à la « résistance armée ».

Le 13, sept collégiennes israéliennes sont tuées par un soldat jordanien, à la frontière entre les deux pays. Le 16, le souverain hachémite viendra personnellement présenter ses condoléances aux familles des victimes.

Le 18 débutent les travaux de construction de la colonie juive controversée de Har Homa, à Jérusalem-Est. Tandis que l'État hébreu renforce tous ses dispositifs de sécurité, le Premier ministre accuse Yasser Arafat d'avoir donné son feu vert à la reprise du terrorisme.

À partir du 20, des affrontements quotidiens opposent des manifestants palestiniens à l'armée israélienne dans les territoires occupés, notamment à Bethléem.

Le 21, un attentat-suicide revendiqué par le Hamas tue trois Israéliennes à Tel-Aviv. Benyamin Nétanyahou met en cause la responsabilité de l'Autorité palestinienne et de son président.

Le même jour, les États-Unis opposent de nouveau leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité exigeant l'arrêt de la construction de la colonie de Har Homa.

Le 21 également est publiée une lettre adressée quelques jours plus tôt par Benyamin Nétanyahou au président américain Bill Clinton, dans laquelle le Premier ministre propose « une nouvelle approche » du processus de paix qui consisterait à « entrer directement dans les négociations sur le statut final » des territoires occupés. Les Palestiniens dénoncent ce projet destiné, selon eux, à enterrer les accords d'Oslo avant même les restitutions de territoires prévues durant la période transitoire qui doit s'achever en mai 1999.

Le 23, le gouvernement lie la reprise des négociations de paix, suspendues par les Palestiniens depuis février, au renforcement de la lutte de l'Autorité autonome contre le terrorisme.

Le 31, la Ligue arabe adopte une résolution qui recommande à ses membres de geler leurs relations diplomatiques avec Israël et de réactiver le boycottage de l'État hébreu, en vigueur de 1967 à 1994, jusqu'à l'arrêt de la colonisation des territoires occupés et la reprise du processus de paix.

— Universalis

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