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7-24 janvier 1985

Liban - Israël. Recrudescence des attentats et plan israélien d'évacuation

Dans la nuit du 7 au 8, le lieutenant-colonel Claude Cuenot, commandant adjoint du corps des observateurs français à Beyrouth-Ouest, est assassiné dans la capitale libanaise. D'autre part, le père Lawrence Jenco, un prêtre américain, est enlevé à Beyrouth-Ouest, le 8 au matin. L'enlèvement est revendiqué, le 11, par le Djihad islamique. Tandis que l'insécurité s'accroît à Beyrouth, que les attentats et les explosions se multiplient, la chute de la monnaie s'aggrave et le dollar atteint plus de treize livres, le 24.

Les 12 et 13, après des semaines de négociations avec les milices druzes du Parti socialiste progressiste (P.S.P.) et chrétiennes des Forces libanaises, l'armée libanaise peut se déployer sur la route du littoral entre Khaldé et la rivière Awali, limite septentrionale de l'occupation israélienne au Liban du Sud. C'est un succès pour le gouvernement libanais, bien qu'il ait été obtenu surtout grâce aux pressions de la Syrie sur ses alliés locaux.

Le 14, Le Conseil des ministres israélien adopte, par 16 voix contre 6, le plan d'évacuation du Liban du Sud, proposé par Itzhak Rabin, ministre de la Défense, membre du Parti travailliste. Six ministres du Likoud, dont Itzhak Shamir, ministre des Affaires étrangères, ont rejeté ce plan qui prévoit un retrait des troupes israéliennes en trois étapes : la première devra être achevée avant le 18 février et l'opération ne devra pas durer plus de neuf mois au total. Bien que Jérusalem n'ait obtenu aucune concession, ni de Beyrouth, ni de Damas, ce retrait a été décidé pour éviter que le bilan des pertes israéliennes ne continue à s'alourdir : plus de six cents soldats israéliens ont été tués au Liban du Sud depuis le 6 juin 1982 et le rythme des attentats anti-israéliens commis par des commandos chiites s'accroît de jour en jour.

Le 14, deux observateurs français sont tués à Beyrouth : alors qu'ils cirulaient à bord d'une jeep blanche, arborant le drapeau des observateurs, des rafales de mitraillette ont été tirées contre eux.

Le 21, à Saïda, principale ville du Liban du Sud, un attentat à la voiture piégée vise le domicile de Moustapha Saad, important dirigeant politique musulman sunnite : celui-ci est grièvement blessé ainsi qu'une quarantaine de personnes ; l'attentat fait quatre morts, dont la fille du dirigeant sunnite, âgée de douze ans. Une grève générale de protestation contre cet attentat et contre l'occupation israélienne est très suivie au Liban du Sud, le 22, aussi bien par les musulmans que par les chrétiens.

Le 24, a lieu la quatorzième session des négociations militaires israélo-libanaises de Nakoura. Les pourparlers, qui avaient repris le 7 janvier, après une interruption de plus de deux semaines, s'achèvent sur un échec total : Jérusalem, qui a refusé de présenter le calendrier détaillé du retrait de ses troupes que Beyrouth lui réclame, ne réussit pas à obtenir un redéploiement des « casques bleus » de la F.I.N.U.L. dans les zones qu'elle va évacuer.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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