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7-21 mars 2023

France. Détection de graves fissures dans plusieurs centrales nucléaires

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Le 7, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) classe au niveau 2 sur 7 un incident lié au phénomène de « corrosion sous contrainte » relevé sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur numéro 1 de la centrale de Penly (Seine-Maritime), qui est à l’arrêt. La fissure détectée sur une tuyauterie, plus importante que les microfissures signalées sur les circuits d’autres réacteurs, « affecte la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur ». À la fin de 2022, EDF avait indiqué être « sortie de la situation de crise » liée aux problèmes de corrosion sous contrainte révélés un an plus tôt, pour entrer dans une phase de « standardisation » des réparations. L’ASN invite EDF à procéder à des contrôles sur environ deux cents soudures supplémentaires, qui s’ajoutent au plus de trois cents déjà identifiées comme à risque et en cours de réparation. Ces travaux ont provoqué de fortes baisses de la production d’électricité nucléaire, qui est descendue en 2022 à son niveau le plus bas depuis 1988. Les jours suivants, deux nouvelles fissures sont constatées sur les réacteurs de Penly 2 et Cattenom 3 (Moselle).

Le 13 débute à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes ». Celui-ci prévoit l’absorption par l’ASN de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), établissement public chargé de l’expertise et de la recherche sur les risques nucléaires et radiologiques. Cette mesure annoncée en février est critiquée par nombre d’acteurs du secteur qui dénoncent un risque d’affaiblissement des fonctions de contrôle et d’expertise. Le projet de loi prévoit également de supprimer deux mesures instaurées en 2015 : l’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % de la production électrique française à l’horizon 2035, et la limite de 63,2 gigawatts de puissance pour l’ensemble du parc nucléaire.

Le 15, l’Assemblée nationale adopte un amendement du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) qui stipule que « la sécurité nucléaire repose sur une organisation duale composée de l’ASN et de l’IRSN », sanctuarisant ainsi l’existence de ce dernier.

Le 16, l’ASN rend un avis favorable au plan de contrôle des soudures présenté par EDF, tout en s’interrogeant sur le calendrier présenté. EDF s’engage à contrôler 90 % des soudures les plus à risque et 60 % des soudures moins sensibles en 2023, et estime que ces travaux n’entraîneront pas de prolongation des arrêts déjà programmés des réacteurs.

Le 21, l’Assemblée nationale adopte en première lecture le projet de loi de développement de l’énergie nucléaire, dont la mesure relative à la réforme de la sûreté nucléaire a été retirée.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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