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6-26 janvier 2000

Équateur. Destitution du président Jamil Mahuad

  • Article mis en ligne le

Le 6, le gouvernement proclame l'état d'urgence en raison de la montée de la contestation orchestrée par le Front patriotique (F.P.), une coalition de plusieurs organisations syndicales. Le F.P., qui a appelé ses partisans à une « mobilisation combative », réclame la démission du président démocrate-chrétien Jamil Mahuad, élu en août 1998, dont la politique économique est vivement critiquée alors que le pays traverse une grave crise. C'est la troisième fois que l'état d'urgence est instauré depuis le début du mandat du président Mahuad.

Le 9, le président Mahuad annonce son intention de remplacer la monnaie nationale, le sucre, par le dollar américain, en vue de juguler la dépréciation monétaire qui a atteint 67 p. 100 en 1999 et déjà 17 p. 100 depuis le début de l'année. Cette mesure entraîne une radicalisation des mouvements de protestation.

Le 11, les représentants des nations indiennes, qui composent près de 30 p. 100 de la population du pays, constituent un « Parlement des peuples d'Équateur ». Ils exigent également le départ du président Mahuad et lancent un appel à la « désobéissance civile ».

Le 16, les autorités annoncent l'arrestation du porte-parole du F.P., Luis Villacis, et de deux autres dirigeants de gauche, dans le cadre de l'état d'urgence.

Le 21, à l'issue d'une marche de protestation sur la capitale, Quito, les Indiens investissent le Parlement. Tandis que Jamil Mahuad abandonne le palais présidentiel, un triumvirat se met en place, composé du ministre de la Défense et chef d'état-major de l'armée, le général Carlos Mendoza, du président de la Confédération des nations indigènes d'Équateur, Antonio Vargas, et de l'ancien président de la Cour suprême, Carlos Solorzano. Mais bientôt le général Mendoza annonce sa démission et le triumvirat, émanation du soulèvement indien, se dissout.

Le 22, le vice-président, Gustavo Noboa, déclare assumer le pouvoir. Le Parlement, réuni à Guayaquil, destitue le président Mahuad. Les Indiens, qui s'estiment trahis, quittent la capitale pacifiquement. Le nouveau président annonce son intention de maintenir la « dollarisation » de l'économie.

Le 26, Gustavo Noboa est investi par le Congrès.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 26 octobre 1998 Pérou - Équateur. Signature d'un accord de paix

    Les présidents péruvien Alberto Fujimori et équatorien Jamil Mahuad signent, à Brasília, un accord de paix global et définitif. Le texte rétablit le tracé de leur frontière commune, dans la cordillère du Condor, sur la ligne établie en janvier 1942. L'Équateur abandonne ainsi ses prétentions sur 200...

  • 12 juillet 1998 Équateur. Élection du chrétien-démocrate Jamil Mahuadn à la présidence

    Le maire chrétien-démocrate de Quito, Jamil Mahuad, remporte le second tour de l'élection présidentielle anticipée avec 51,17 p. 100 des suffrages. Il était opposé à un candidat indépendant, le milliardaire Alvaro Noboa. Ce dernier était soutenu par le précédent président populiste Abdala Bucaram, destitué...

  • 5-11 février 1997 Équateur. Destitution du président Abdala Bucaram

    Le 5, lors de la grève générale organisée pour protester contre le programme économique de rigueur du président Bucaram, les manifestants réclament la destitution du chef de l'État élu en juillet 1996. Ils sont soutenus par les anciens présidents Rodrigo Borja et Oswaldo Hurtado. Abdala Bucaram dénonce...

  • 7 juillet 1996 Équateur. Élection du populiste Abdala Bucaram à la présidence

    Candidat du Parti roldosiste équatorien (populiste), Abdala Bucaram remporte le second tour de l'élection présidentielle, succédant ainsi au président Sixto Durán Ballen, avec 54,3 p. 100 des suffrages. Il était opposé à Jaime Nebot, du Parti social-chrétien (droite), qui était arrivé en tête lors du...

  • 13-28 février 1995 Équateur - Pérou. Conclusion d'un accord de paix

    Le 13, à l'issue de vingt jours de combats dans la zone frontalière contestée, le Pérou annonce un succès militaire décisif et décrète un cessez-le-feu unilatéral que l'Équateur s'engage aussitôt à respecter, tout en contestant la réalité de la victoire péruvienne.

    Le 17,...

  • 27 janvier 1995 Équateur - Pérou. Renaissance du conflit frontalier

    Le président équatorien Sixto Durán Ballen décrète l'état d'urgence à la suite d'incidents survenus la veille entre des troupes équatoriennes et péruviennes dans la cordillère du Cóndor, une zone frontalière contestée qui renfermerait de l'or et du pétrole. Le litige entre Lima et Quito remonte à janvier...

  • 5 juillet 1992 Équateur. Élection du conservateur Sixto Duran Ballen à la présidence

    Le conservateur Sixto Duran Ballen, chef du Parti de l'unité républicaine, est élu à la présidence de la République avec 57 p. 100 des voix, contre 43 p. 100 pour son adversaire du Parti social-chrétien Jaime Nebot, également conservateur. Son parti n'avait pourtant obtenu que vingt sièges de députés...

  • 8 mai 1988 Équateur. Élection du social-démocrate Rodrigo Borja à la présidence

    Le second tour de l'élection présidentielle consacre, au terme d'une campagne émaillée de nombreux incidents, la victoire du candidat social-démocrate, Rodrigo Borja, sur son concurrent populiste, Abdala Bucaram. Le nouveau président social-démocrate doit succéder au président conservateur sortant León...

  • 5-11 mars 1987 Équateur. Séismes meurtriers

    Dans la nuit du 5 au 6, une série de séismes ravagent la région de Napo, à l'est de Quito, sur le versant amazonien des Andes. Les tremblements de terre provoquent des glissements de terrain, et des torrents de boue recouvrent plusieurs villages et leurs environs. D'abord limitées par l'isolement des...

  • 6 mai 1984 Équateur. Élection de León Febres Cordero à la présidence

    Le 6, a lieu le deuxième tour de l'élection présidentielle en Équateur. Sur les neuf candidats qui s'étaient présentés au premier tour, le 29 janvier, deux restent en lice : Rodrigo Borja, représentant la gauche modérée, qui avait recueilli 28,7 p. 100 des suffrages au premier tour, et León Febres Cordero,...