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6-26 janvier 1981

Tchad - Libye - France. Projet de fusion tchado-libyen

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Le 6, les capitales libyenne et tchadienne annoncent une « union complète » entre les deux pays. Tripoli parle de reconstruire l'armée de N'Djamena. Le Tchad dit vouloir « ne plus jamais accepter le stationnement des troupes françaises sur son territoire ». Cela après que des troupes libyennes ont assuré, en décembre 1980, la victoire du Gouvernement d'union nationale transitoire (GUNT), dont le président est Goukoumi Oueddei, sur les factions dissidentes au Tchad.

Ce projet de fusion, dont le gouvernement de N'Djamena minimise la portée, est désapprouvé par le lieutenant-colonel Kamougué, vice-président du GUNT, qui parle de « mariage impossible », alors que de nombreuses réactions défavorables se manifestent dans plusieurs pays d'Afrique.

À Paris, tandis qu'on apprend la signature par Elf-Aquitaine d'un contrat d'exploration pétrolière avec la Libye à la suite d'un voyage effectué par Albin Chalandon, président d'Elf-Aquitaine, à la fin de novembre, le ministre de l'Industrie André Giraud déclare, le 7, ne pas avoir « été consulté sur l'opportunité » de ce contrat et demande qu'il ne soit pas mis en œuvre.

Le 8, le Quai d'Orsay condamne le projet de fusion tchado-libyen et propose une aide militaire accrue aux États voisins du Tchad. Le président de l'Organisation de l'unité africaine, pour sa part, stigmatise « ce qui paraît être une mainmise presque totale sur le Tchad souverain par la Libye ». Tripoli, pour sa part, met en garde la France contre « les conséquences néfastes pour les intérêts français en Libye » qu'« une attitude française hostile » pourrait entraîner.

Le 14, douze chefs d'État africains réunis à Lomé (Togo) réaffirment « la validité globale de l'accord de Lagos ».

Le 23, après plus d'une semaine de polémiques internationales, Tripoli et N'Djamena réclament une conférence pour le « retrait immédiat des forces françaises d'Afrique ». En visite officielle en France, le 26, Ishaya Andu, ministre nigérian des Affaires étrangères, exprime l'identité de vues entre son pays et la France au sujet du Tchad. Le secrétaire général de l'OUA estime qu'il faut que « les Libyens quittent le terrain ». Entre-temps, l'exécution des accords pétroliers entre Elf-Aquitaine et Tripoli est suspendue sine die.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS