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4-29 janvier 1990

Roumanie. Manifestations contre les nouveaux dirigeants

Le 4, les principaux partis d'opposition apparus dans la Roumanie libérée accusent le Conseil du Front de salut national (C.F.S.N.) et son président, Ion Iliescu, d'exercer un véritable monopole de l'activité politique. Une telle accusation illustre la difficulté que le pays éprouve à mettre en place de véritables structures démocratiques et à se débarrasser d'un personnel politique compromis.

Le 12, sous la pression de quelques milliers de personnes qui conspuent, place de la Victoire à Bucarest, ses principaux membres ainsi que le Premier ministre Petre Roman, le C.F.S.N. déclare « hors la loi » le Parti communiste et annonce l'organisation d'un référendum sur la peine de mort, abolie le 31 décembre 1989. Mais le C.F.S.N. annonce, le 17, l'annulation de ces décisions, estimant qu'elles ont été prises à la hâte. Ces flottements et revirements relancent les critiques contre les dirigeants.

Le 23, la date des élections initialement fixée en avril est repoussée au 20 mai. Le Front de salut national (F.S.N.) fait savoir qu'il s'y présentera en tant que tel.

Le 27, l'acte d'accusation lu à l'ouverture du procès de quatre anciens dignitaires du régime Ceauşescu devant un tribunal militaire de Bucarest cite un bilan précis des victimes de l'insurrection de décembre : six cent quatre-vingt-neuf morts et mille deux cents blessés. Ces chiffres contredisent le « génocide » de soixante mille morts évoqué pendant les événements.

Le 28, plusieurs dizaines de milliers de manifestants, réunis à l'appel des trois partis d'opposition « historiques » (Parti national paysan, Parti national libéral et Parti social-démocrate), réclament le retrait du F.S.N. et protestent contre son intention de se présenter aux élections.

Le 29, une contre-manifestation, organisée par le F.S.N., tant à Bucarest que dans les grandes villes, mobilise des dizaines de milliers de travailleurs. Dans la capitale, le siège du Parti national libéral est saccagé, et celui du Parti national paysan assiégé.

— Universalis

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