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3-27 mars 1997

France - Belgique. Mobilisation européenne contre la fermeture de Renault-Vilvorde

Le 3, les salariés belges de Renault, qui occupent l'usine de Vilvorde dont la fermeture a été annoncée en février par le constructeur automobile français, manifestent à Bruxelles, appelant au boycottage des produits de la firme.

Le 4, la direction de Renault annonce la suppression de près de deux mille huit cents emplois en France en 1997, le reclassement de plus de mille salariés et le départ en préretraite de près de trois mille huit cents autres.

Le 5, le président Jacques Chirac et le Premier ministre Alain Juppé rompent le silence observé sur le sujet par les autorités françaises – alors que l'État détient encore 46 p. 100 du capital de l'ex-Régie – en critiquant la méthode utilisée par Renault. De leur côté, la plupart des syndicats reconnaissent la nécessité de mettre en œuvre des politiques sociale et industrielle à l'échelle européenne pour faire face à la surcapacité de la production automobile.

Le 7, les syndicats de Renault appellent à des arrêts de travail dans les usines européennes du groupe. Cette première « eurogrève » mobilise en moyenne la moitié des salariés concernés.

Le 11, une dizaine de milliers de salariés européens de Renault participent à une « euromanifestation » devant le siège du constructeur, à Boulogne-Billancourt, où se tient une réunion du comité de groupe européen.

Le 16, plus de soixante-dix mille Belges et Français manifestent à Bruxelles pour l'emploi et contre la fermeture de l'usine de Vilvorde, à l'appel des deux grands syndicats belges, la Confédération des syndicats chrétiens et la Fédération générale du travail de Belgique, appuyés par la Confédération européenne des syndicats, à laquelle sont affiliés la C.F.D.T., F.O. et la C.F.T.C., et par la C.G.T. Les dirigeants des syndicats et des partis de gauche français sont présents.

Le 19, le P.-D.G. de Renault, Louis Schweitzer, rencontre des délégués syndicaux belges à Beauvais. Il déclare « irrévocable » la fermeture du site de Vilvorde.

Le 20, lors de son conseil d'administration, Renault annonce pour 1996, et pour la première fois depuis 1987, une perte de 5,2 milliards de francs. Le constructeur déclare que la réduction de ses effectifs se poursuivra au rythme de trois mille emplois par an en France. Les salariés de Vilvorde bloquent une aire de stockage de véhicules Renault à Wavrin (Nord). L'occupation durera jusqu'au 27.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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