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3-18 mai 2004

Côte d'Ivoire. Condamnation par l'O.N.U. du régime de Laurent Gbagbo

  • Article mis en ligne le

Le 3, Radio France Internationale révèle les conclusions du rapport de la commission d'enquête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme envoyée en Côte d'Ivoire à la suite de la répression meurtrière d'une manifestation en faveur des accords de Marcoussis, le 25 mars. Les enquêteurs affirment que cette marche de l'opposition avait servi de « prétexte [à] une opération soigneusement planifiée et exécutée par les forces [de l'ordre] mais aussi par ceux qu'on appelle les forces parallèles sous la direction et la responsabilité des plus hautes autorités de l'État ». La commission estime le bilan de la répression à « au moins cent vingt morts ».

Le 3 également, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration » à la suite de la disparition, à Abidjan, le 16 avril, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, qui enquêtait sur une affaire de détournement de fonds.

Le 18, le président Laurent Gbagbo limoge trois ministres issus de l'opposition, laquelle a suspendu sa participation au gouvernement de réconciliation nationale après les violences de mars. Parmi eux figure Guillaume Soro, chef de la rébellion qui contrôle le nord du pays. Le Premier ministre Seydou Diarra, qui a le soutien du Conseil de Sécurité de l'O.N.U., proteste contre cette mesure.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 25-31 mars 2004 Côte d'Ivoire. Violences meurtrières

    Le 25, la manifestation de l'opposition en faveur des accords de paix de Marcoussis (Essonne) signés en janvier 2003, qui était interdite, est violemment réprimée par le pouvoir, qui dénonce une « tentative d'insurrection ». Les affrontements font une centaine de morts. Tous les partis d'opposition annoncent...

  • 27 février 2004 Côte d'Ivoire. Lancement d'une opération de l'O.N.U

    Le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 1528 qui autorise le lancement, en avril, de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (O.N.U.C.I.). Celle-ci prévoit le déploiement de près de six mille six cents militaires et policiers pour une durée de douze mois. Sa mission est d'encadrer...

  • 6-22 janvier 2004 Côte d'Ivoire. Condamnation du meurtrier de Jean Hélène

    Le 6, les ministres représentant les mouvements rebelles font leur retour au sein du « gouvernement de réconciliation nationale » qu'ils boycottaient depuis septembre 2003.

    Le 22, un tribunal militaire condamne le sergent Théodore Séry Dago à dix-sept ans de prison pour le meurtre du correspondant...

  • 21-23 octobre 2003 Côte d'Ivoire. Meurtre d'un journaliste de R.F.I

    Le 21, un journaliste français de Radio France Internationale (R.F.I.), Jean Hélène, est tué d'une balle dans la tête par un policier devant les locaux de la direction générale de la police d'Abidjan où il attendait la libération de plusieurs opposants pour les interviewer. Le policier est aussitôt arrêté....

  • 13-23 septembre 2003 Côte d'Ivoire. Regain de tension et blocage du processus de paix

    Le 13, le choix par le président Laurent Gbagbo des titulaires des portefeuilles de la Défense et de la Sécurité, laissés vacants, faute de consensus, depuis les accords signés à Marcoussis (Essonne) en janvier, est contesté par l'opposition et la rébellion. Guillaume Soro, chef des Forces nouvelles...

  • 25 août 2003 Côte d'Ivoire. Coup de force déjoué

    Le 25, les autorités françaises annoncent l'interpellation, à Paris, d'une dizaine de personnes qui préparaient un coup de force contre le régime ivoirien, sous la direction du sergent-chef Ibrahim Coulibaly. Ce dernier est le chef du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, qui avait fomenté la tentative...

  • 3 mai 2003 Côte d'Ivoire. Signature d'un cessez-le-feu

    Le chef d'état-major des forces ivoiriennes et le chef rebelle du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (M.P.C.I) signent un accord de « cessez-le-feu intégral » qui entre aussitôt en application. Le M.P.C.I., qui contrôle le nord du pays depuis septembre 2002 et participe au gouvernement d'union nationale...

  • 8-26 mars 2003 Côte d'Ivoire. Laborieuse nomination d'un gouvernement

    Le 8, les représentants des partis politiques et des rebelles, réunis depuis deux jours à Accra, au Ghana, trouvent un accord sur la composition du gouvernement, sujet de litige depuis la signature des accords de Marcoussis (Essonne), en janvier. Le Front populaire ivoirien (F.P.I.) du président Laurent...

  • 1er-27 février 2003 Côte d'Ivoire. Refus du président Laurent Gbagbo d'appliquer les accords de Marcoussis

    Le 1er, des centaines de milliers de partisans du président Gbagbo manifestent à Abidjan contre le plan de paix élaboré lors du sommet de Marcoussis, en janvier. Celui-ci prévoit notamment l'entrée au gouvernement, aux postes clés de la Défense et de l'Intérieur, des rebelles qui occupent une partie...

  • 3-31 janvier 2003 Côte d'Ivoire. Conclusion d'un accord de sortie de crise sous l'égide de Paris

    Le 3, le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin se rend à Abidjan afin d'obtenir des explications sur les violations « inadmissibles », par l'armée ivoirienne, du cessez-le-feu signé en octobre 2002 – un mois après l'éclatement d'une rébellion dans le pays – que la France est...