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29 novembre 1987

Haïti. Report des élections générales en raison du climat de terreur

Les autorités haïtiennes annoncent que les élections présidentielle et législatives, qui devaient se tenir le jour même pour la première fois depuis trente ans, sont repoussées à une date ultérieure. Le Conseil électoral provisoire (C.E.P.), organisme indépendant dont la Constitution votée le 29 mars prévoit qu'il est chargé de l'organisation du scrutin, est dissous. La loi électorale que le C.E.P. avait rendue publique au début d'août est abrogée. Ces décisions sont la conséquence des violents troubles qui agitent le pays depuis l'ouverture de la campagne électorale. Ainsi, le 2, quelques heures après la publication par le C.E.P. de la liste des vingt-trois candidats à la présidence, les locaux de cet organisme étaient la cible d'un attentat ; les jours suivants, des permanences de partis politiques, des bureaux électoraux, les domiciles de certains candidats étaient attaqués et, le 22, un incendie criminel détruisait le marché Salomon, l'un des plus grands de la capitale. Dans la semaine précédant le scrutin, les actes de violence, perpétrés par des commandos armés composés de partisans de l'ancien président à vie Jean-Claude Duvalier et destinés à terroriser la population et à entraver le processus électoral, n'ont cessé d'augmenter pour atteindre leur paroxysme dans la nuit du 28 au 29. Durant toute cette période, pendant laquelle plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, l'armée n'est intervenue à aucun moment pour empêcher les troubles et le Conseil national du gouvernement (C.N.G.) du général Henri Namphy est resté sourd aux demandes du C.E.P. d'assurer le bon déroulement du scrutin. L'annulation des élections provoque la consternation à Haïti et de vives protestations internationales : les États-Unis, qui avaient aidé financièrement à la mise en place du scrutin et dépêché de nombreux observateurs, décident de retirer d'Haïti tous leurs conseillers militaires et de suspendre tous leurs programmes d'aide, à l'exception de l'aide humanitaire, en direction de ce pays jusqu'à la restauration du processus électoral.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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