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2-31 juillet 1987

Haïti. Dégradation de la situation et impopularité croissante du pouvoir

Le 2, le Conseil national de gouvernement (C.N.G.) annonce l'abrogation du décret électoral publié le 22 juin, qui réduisait les pouvoirs du Conseil électoral mis en place pour superviser les scrutins, en particulier l'élection présidentielle prévue pour novembre. Depuis le 29 juin, une grève générale a été déclenchée à l'appel de cinquante-sept organisations politiques, syndicales et civiques. Mais cette concession est insuffisante, car l'armée a si brutalement réprimé les manifestations que l'opposition demande la démission du C.N.G. et le départ de son chef, le général Henri Namphy.

Jusqu'au 8, la grève générale se poursuit : selon un bilan officiel, vingt-trois personnes ont été tuées par l'armée en neuf jours.

Le 10, l'opposition organise une grande manifestation conçue comme un « plébiscite » en faveur d'une « alternative démocratique ». Mais c'est un demi-échec, en l'absence de solution de rechange crédible de l'opposition.

Du 15 au 17, une nouvelle grève générale est très suivie.

Les 23 et 24, plus de deux cents personnes sont tuées à Jean-Rabel, dans le nord-ouest du pays, à la suite d'affrontements entre des paysans pauvres et des hommes au service de grands propriétaires terriens, encadrés par d'anciens « tontons-macoutes ». Ces massacres confirment l'incapacité du pouvoir à imposer une véritable réforme agraire et à rétablir une économie catastrophique.

Le 29, une fusillade éclate lors d'une manifestation à Port-au-Prince : des soldats tirent dans la foule et font huit morts. Une nouvelle grève générale est massivement suivie les 30 et 31. Le C.N.G., devenu très impopulaire, est identifié par la population à l'ancien régime de Duvalier, chassé en février 1986.

— Universalis

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