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6-31 janvier 1986

Haïti. Intensification de la « révolte des jeunes » contre le régime de « Bébé Doc »

Les 6 et 7, des manifestations contre le régime du « président à vie » Jean-Claude Duvalier ont lieu à Gonaïves, à 150 kilomètres au nord de Port-au-Prince, faisant un mort et trois blessés. C'est dans cette même ville que quatre personnes, dont trois lycéens, avaient été tuées par les forces de l'ordre, le 28 novembre 1985, au cours d'une révolte de jeunes contre la misère et l'injustice. Pour faire face à cette agitation, soutenue par l'Église, seule force d'opposition organisée, le gouvernement décide de fermer les écoles et les universités et confie la répression de tout acte illégal à l'armée et à la milice civile, dont les membres sont surnommés tontons macoutes.

Le 26, Jean-Claude Duvalier décide de dissoudre la police politique, créée au début des années soixante par son père, François Duvalier (« Papa Doc »), qui a dirigé le pays de 1957 jusqu'à sa mort en 1971. D'autre part, d'importantes mutations sont annoncées dans l'armée. Mais ces mesures n'empêchent pas de violentes émeutes d'éclater dans plusieurs villes de province, en particulier à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays.

Le 29, près de quarante mille personnes, dont une grande majorité de jeunes, manifestent pacifiquement à Cap-Haïtien : c'est la plus importante manifestation antigouvernementale depuis l'arrivée au pouvoir de la famille Duvalier.

Le 30, les États-Unis décident de bloquer la seconde moitié de l'aide économique promise à Haïti, soit 26 millions de dollars, en raison du non-respect des droits de l'homme.

Le 31, le porte-parole de la Maison-Blanche annonce la chute de Jean-Claude Duvalier et sa fuite à l'étranger. Mais le président haïtien apparaît à la télévision et dément l'information. Il annonce l'instauration de l'état de siège et de la loi martiale.

— Universalis

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