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26 mars 1999

France. Reconnaissance judiciaire de la violence de la répression de la manifestation parisienne d'octobre 1961

Le tribunal correctionnel de Paris relaxe l'historien Jean-Luc Einaudi contre lequel une plainte en diffamation avait été déposée par Maurice Papon, ancien préfet de police de Paris ; celui-ci lui reprochait d'avoir écrit dans Le Monde, en mai 1998, que « les forces de l'ordre agissant sous les ordres de Maurice Papon » avaient perpétré « un massacre » en réprimant la manifestation du Front de libération nationale (F.L.N.) algérien, le 17 octobre 1961, à Paris – événement longtemps occulté. Le tribunal conclut au caractère diffamatoire de la phrase incriminée, mais accorde « le bénéfice de la bonne foi » à « l'historien [qui] ne pouvait pas ne pas poser la question de l'engagement de la responsabilité personnelle du préfet de police ». Le jugement relève que « certains membres des forces de l'ordre, relativement nombreux, ont agi avec une extrême violence, sous l'empire d'une volonté de représailles » et que « l'extrême dureté de la répression d'alors doit appeler, de nos jours, des analyses [...] qui n'excluent pas l'emploi du mot “massacre” ». Selon le jugement, « le nombre des victimes a été [...] largement supérieur à celui du bilan officiel ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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