Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

22-26 avril 2005

Togo. Élection contestée de Fauré Gnassingbé à la présidence

Le 22, le ministre de l'Intérieur François Boko appelle, lors d'une conférence de presse, au report du « processus électoral suicidaire », dénonçant un « regain de discours tribal, régionaliste et xénophobe ». Il appelle le chef de l'État par intérim Abass Bonfoh à nommer comme Premier ministre un chef de l'opposition, dans une perspective de « réconciliation nationale ». Le chef de l'État rejette la demande de François Boko et le limoge.

Le 24, Fauré Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais au pouvoir et soutenu par l'armée, est élu président avec 60,2 p. 100 des suffrages, lors d'un scrutin troublé par des violences. Son principal adversaire, Emmanuel Bob Akitani, candidat de la coalition de l'opposition, obtient 38,2 p. 100 des voix.

Le 26, après la proclamation des résultats, les partisans de l'opposition manifestent dans les rues de Lomé, dénonçant des fraudes massives et critiquant la position de la France qui juge les conditions de déroulement du scrutin « globalement satisfaisantes ». La communauté nigérienne est également la cible de violences. Des affrontements meurtriers se poursuivent le lendemain entre les opposants et l'armée.

Le 26 également, Emmanuel Bob Akitani s'autoproclame président alors que les affrontements entre les partisans de l'opposition et les forces de l'ordre font plusieurs morts.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 5-25 février 2005 Togo. Tentative de coup d'État et succession contestée du président Gnassingbé Eyadéma

    Le 5, le président Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis janvier 1967, meurt brutalement. Les Forces armées togolaises « confient » le pouvoir à l'un des fils du président décédé, Fauré Gnassingbé. Elles justifient cette décision par le fait que le président de l'Assemblée nationale, Fambaré Ouattara...

  • 1er juin 2003 Togo. Réélection du président Gnassingbé Eyadéma

    Au pouvoir depuis janvier 1967, le président Gnassingbé Eyadéma est réélu à la tête de l'État par 57,2 p. 100 des suffrages contre 34,1 p. 100 pour son principal adversaire, Emmanuel Bob Akitani, candidat de l'Union des forces de changement. Le taux de participation s'élève à 72 p. 100. La candidature...

  • 24-25 juin 1998 Togo. Réélection contestée du président Gnassingbé Eyadéma

    Le 24, le général Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, est proclamé vainqueur de l'élection présidentielle organisée le 21, avec 52,13 p. 100 des suffrages. La suspension du dépouillement à Lomé, le lendemain du scrutin, en dépit de l'avis de la commission électorale nationale, suscite des réserves...

  • 6-20 février 1994 Togo. Victoire de l'opposition aux élections législatives

    Le 6 et le 20 se déroulent les élections législatives, dernière étape du processus démocratique engagé par la Conférence nationale réunie en juillet et août 1991, contrarié par l'intervention de l'armée en décembre de la même année et réduit à néant par la réélection contestée – l'opposition ayant boycotté...

  • 5 janvier 1994 Togo. Tentative de coup d'État

    Le 5, un groupe armé provenant du Ghana voisin attaque le camp militaire où réside habituellement le président Gnassingbé Eyadéma à Lomé. Accra est le siège de l'opposition radicale au régime togolais qui appelle au boycottage des élections législatives prévues pour février. Le président Eyadéma a déjà...

  • 20-25 août 1993 Togo. Réélection du général Gnassingbé Eyadéma à la présidence

    Le 20, le Collectif de l'opposition démocratique togolaise (C.O.D.-2), qui regroupe une dizaine de partis, décide de suspendre sa participation à l'élection présidentielle prévue pour le 25 en raison des retards dans l'organisation technique du scrutin. Il conditionne sa participation à un report de...

  • 19-30 janvier 1993 Togo. Répression de l'opposition par les forces de l'ordre

    Le 19, le Haut Conseil de la République (H.C.R.), assemblée de transition, se réunit pour la première fois depuis la prise en otages de certains de ses membres par les militaires, les 22 et 23 octobre 1992. Il juge inconstitutionnel le décret présidentiel signé la veille qui confirme Joseph Kokou Koffigoh...

  • 2-3 décembre 1991 Togo. Coup de force militaire contre la démocratie

    Le 2, à Lomé, des militaires togolais se réclamant du président Eyadéma encerclent à nouveau le siège du gouvernement dirigé par Joseph Kokou Koffigoh.

    Déjà, le 28 novembre, les militaires qui n'avaient pas accepté la mise en place d'institutions démocratiques de transition au terme de la conférence...

  • 28 août 1991 Togo. Privation de pouvoirs pour le président Gnassingbé Eyadéma

    La conférence nationale, réunissant depuis le 8 juillet près d'un millier de délégués à Lomé, s'achève. Un nouveau Premier ministre a été élu le 26 : Kokou Koffigoh, avocat, président de la Ligue togolaise des droits de l'homme. La conférence a adopté une « loi fondamentale » prévoyant un régime de type...

  • 5-16 avril 1991 Togo. Répression et démocratisation

    Le 5, à Lomé, lors d'une manifestation d'étudiants pour soutenir les revendications salariales de leurs professeurs, deux jeunes gens sont tués par les forces de l'ordre.

    Le 8, pendant que des milliers de jeunes descendus dans les rues de la capitale réclament le départ du président...