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21-29 septembre 2001

France. Explosion meurtrière dans l'usine A.Z.F. de Toulouse

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Le 21, une explosion d'une grande violence détruit l'usine de fertilisants de la société Grande Paroisse (ex-AZF), dans le sud de Toulouse, causant la mort de 29 personnes ainsi que de considérables dégâts. Classée « Seveso » selon la directive européenne de 1982 relative aux « risques d'accidents industriels majeurs » inhérents à son exploitation, l'usine, qui fabriquait des engrais chimiques, appartenait au groupe TotalFinaElf. L'explosion se produit dans un bâtiment du site de stockage, où se trouvait un silo contenant 300 tonnes de nitrate d'ammonium, matière particulièrement explosive. Le souffle de l'explosion dévaste une partie de l'agglomération toulousaine, privant de logement environ 2 500 personnes. Un épais nuage, qui se révélera finalement peu toxique, se forme au-dessus de la ville. Le plan rouge est déclenché et des mesures de secours et de prévention sont aussitôt mises en œuvre, mobilisant quelque 3 000 sauveteurs. Le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin se rendent sur place. Cet accident industriel, l'un des plus graves qu'ait connu la France, relance le débat sur la présence de sites dangereux en milieu urbain.

Le 22, le préfet de Haute-Garonne suspend l'activité des industries chimiques implantées dans le sud de la ville.

Le 24, le procureur de la République de Toulouse déclare qu'il y a « 99 p. 100 de chances » que l'explosion soit d'origine accidentelle. Il évoque un enchaînement de circonstances « logiques et parfaitement explicables ». Toutefois, les jours suivants, les experts s'étonneront de l'absence d'élément détonateur, incendie ou explosion primaire, qui pourrait expliquer l'explosion du nitrate d'ammonium, produit plutôt stable en lui-même. Ces interrogations entretiendront l'hypothèse d'un acte de malveillance.

Le 24 également, le conseil municipal de Toulouse demande à l'unanimité le départ de trois usines chimiques de la ville: celles d'AZF, de la Société nationale des poudres et explosifs et de Tolochimie. Les maires de Lyon et de Marseille réclament des mesures similaires.

Le 25, quelque 3 000 personnes manifestent dans les rues de la ville à l'appel du collectif Plus jamais ça! qui regroupe des militants écologistes, des syndicats et des formations de gauche. Une nouvelle manifestation réunira, le 29, près de 20 000 personnes. Des centaines de plaintes seront déposées contre la direction de l'usine et le groupe TotalFinaElf.

Le 28, Lionel Jospin annonce un plan d'aide à Toulouse d'un montant de 1,5 milliard de francs, destiné en priorité aux secteurs du logement, de l'éducation et des hôpitaux.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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