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2-30 janvier 1997

Centrafricaine (République). Accord de « réconciliation nationale » et fin de la mutinerie

Le 2, quatre partis d'opposition, dont ceux des anciens présidents David Dacko et André Kolingba, demandent, avec l'accord du président de l'Assemblée, Hugues Dobozendi, l'ouverture d'une procédure de mise en accusation pour haute trahison du président Ange-Félix Patassé. La tension reste vive dans le pays, après les trois mutineries intervenues en 1996 à Bangui, en dépit de la signature d'une trêve, en décembre 1996, entre le gouvernement et les soldats rebelles appartenant à l'ethnie sudiste yakoma, qui est celle de l'ancien président Kolingba.

Le 4, alors que des affrontements violents opposent de nouveau les mutins à l'armée, deux militaires appartenant aux éléments français d'assistance opérationnelle stationnés dans le pays, qui participaient à une mission de médiation, sont assassinés par les rebelles.

Le 5, les soldats français mènent une action de représailles contre les positions des mutins dans la capitale, dont le bilan s'élève à une dizaine de tués du côté des rebelles. Paris présente cette opération comme un acte de « légitime défense ».

Le 11, l'ancien président malien, Amadou Toumani Touré, qui dirige le comité de suivi créé après la conclusion de la trêve de décembre 1996, institue un comité de concertation et de dialogue qui réunit les représentants des forces politiques centrafricaines.

Le 16, un nouvel accrochage a lieu entre les forces françaises et les mutins, chez lesquels un homme est tué.

Le 18, le pouvoir, l'opposition et les représentants de la société civile parviennent, sous l'égide du général Touré, à un accord de « réconciliation nationale ». Celui-ci prévoit l'application de mesures de démocratisation promises par le président Patassé dès la deuxième mutinerie, en juin 1996, ainsi que la formation d'un gouvernement d'entente nationale, une amnistie pour faits de mutinerie, l'abandon des poursuites contre les dirigeants du régime du président Kolingba, la dissolution des services de police parallèle et la mise en œuvre de la réforme de l'armée qui consiste principalement à fondre la garde présidentielle dans les forces régulières.

Le 24, Amadou Toumani Touré et le chef des rebelles, le capitaine Anicet Saulet, signent une « déclaration relative à la fin de la mutinerie ». Les rebelles conservent toutefois leurs armes et leurs positions dans la capitale.

Le 25, le pouvoir et les mutins signent des accords de paix en présence des représentants du Tchad, du Gabon, du Mali et du Burkina Faso. Ceux-ci acceptent de mettre sur pied une Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui – la Misab, à laquelle le Sénégal et le Togo participeront également – chargée, notamment, de désarmer les rebelles. Cette force africaine d'interposition prendra le relais des militaires français le 12 février.

Le 30, en application de l'accord de « réconciliation nationale », le président Patassé nomme au poste de Premier ministre un de ses proches, Michel Gbezera-Bria, ministre des Affaires étrangères sortant. Il succède à Jean-Paul Ngoupandé, nommé en juin 1996 à la tête d'un gouvernement d'union nationale.

— Universalis

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