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1er-28 septembre 1993

Russie. Dissolution du Parlement

Le 1er, le président Boris Eltsine suspend « temporairement » de leurs fonctions le vice-président conservateur Alexandre Routskoï, qu'il avait déjà privé de tous ses pouvoirs, ainsi qu'un proche collaborateur, Vladimir Choumieïko, tous deux faisant l'objet d'une accusation de corruption.

Le 3, la Cour constitutionnelle estime la suspension du général Routskoï contraire à la Constitution.

Le 16, Boris Eltsine annonce le retour au gouvernement, en tant que premier vice-Premier ministre chargé de l'Économie, d'Egor Gaïdar, son plus proche collaborateur jusqu'en décembre 1992 et le principal artisan de la réforme économique libérale, dont les conservateurs avaient obtenu le départ.

Le 21, le président Eltsine, passant outre à la Constitution, dissout le Parlement et convoque des élections législatives anticipées pour les 11 et 12 décembre. Dénonçant ce « coup d'État », les parlementaires conduits par leur président Rouslan Khasboulatov prononcent la destitution du chef de l'État et son remplacement par le vice-président Alexandre Routskoï. Boris Eltsine reçoit le soutien du Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, du ministre de la Défense Pavel Gratchev et du ministre de l'Intérieur Viktor Erine, ainsi que de la communauté internationale. Des milliers de manifestants hostiles à Boris Eltsine, communistes, tsaristes et partisans d'extrême droite mêlés, se rassemblent autour de la Maison-Blanche, siège du Parlement.

Le 23, Boris Eltsine annonce l'organisation d'une élection présidentielle pour le 12 juin 1994, date anniversaire de sa première élection à la tête de la Russie, en 1991.

Le 24, il reçoit le soutien des chefs d'État de la C.E.I. réunis en sommet à Moscou. Des troupes d'élite mettent le siège devant la Maison-Blanche, qui est privée d'électricité et de moyens de communication.

Le 27, Boris Eltsine rejette le projet de compromis prévoyant des élections législatives et présidentielle simultanées, projet qui avait été élaboré par les représentants des régions et des responsables de la mouvance « centriste », les uns comme les autres très partagés devant les événements de Moscou.

Le 28, des manifestants favorables aux parlementaires se heurtent aux forces de l'ordre qui assiègent le Parlement.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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