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1er-28 novembre 1990

Royaume-Uni. Démission de Margaret Thatcher

Le 1er, sir Geoffrey Howe démissionne de ses fonctions de vice-Premier ministre et de chef du groupe conservateur à la Chambre des communes. Provoqué par l'intransigeance politique de Margaret Thatcher sur la question européenne, ce départ de l'ultime représentant du premier cabinet Thatcher en 1979 confirme que la Dame de fer est de plus en plus mise en cause dans son propre parti.

Le 14, Michael Heseltine, ancien ministre de la Défense qui avait dû démissionner en 1986, annonce sa candidature à la direction du Parti conservateur et donc au poste de Premier ministre. Celui que la presse à grand tirage surnomme « Tarzan » se déclare favorable à une meilleure intégration européenne et à l'abolition de l'impopulaire taxe locale (poll tax), dont l'entrée en vigueur, au printemps, a provoqué des manifestations parfois violentes.

Le 20, alors qu'elle se trouve à Paris pour la réunion de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (C.S.C.E.), Margaret Thatcher est mise en ballottage par les députés conservateurs, recueillant 204 voix contre 152 pour Michael Heseltine, soit 4 de moins que nécessaire, l'écart de voix entre les candidats devant être supérieur à 15 p. 100 (56 voix). Le second tour est prévu pour le 27.

Le 22, de retour à Londres, Margaret Thatcher crée la surprise en annonçant sa démission après onze ans passés au 10, Downing Street. Elle gère les affaires courantes jusqu'à l'élection de son successeur, qui sera désigné entre Michael Heseltine et deux autres candidats qui entrent en lice : Douglas Hurd, secrétaire au Foreign Office, et John Major, chancelier de l'Échiquier. Du monde entier, les réactions à son départ soulignent, au-delà des divergences politiques, le courage et la personnalité hors pair de « Maggie ».

Le 27, les 372 députés conservateurs désignent John Major pour lui succéder, par 185 voix contre 131 à Michael Heseltine et 56 à Douglas Hurd. L'élection de son candidat ne peut que satisfaire l'ancien Premier ministre et inquiéter les partisans d'un changement en profondeur, qui s'interrogent sur la réalité d'une modification de la ligne politique.

Le 28, devenu à quarante-sept ans le plus jeune Premier ministre britannique du XXe siècle, John Major forme un cabinet tenant compte des différents courants, surtout à gauche, du Parti conservateur. Ses deux adversaires à la succession en font partie, Douglas Hurd au Foreign Office, et Michael Heseltine à l'Environnement, et il confie le poste clé de chancelier de l'Échiquier à Norman Lamont, chef d'orchestre de sa campagne pour la course au pouvoir. Immédiatement, les sondages enregistrent une nette remontée des intentions de vote conservatrices.

— Universalis

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