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1er-24 février 2017

France. Ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire Fillon

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Le 1er, Le Canard enchaîné, poursuivant ses révélations sur Penelope Fillon, épouse du candidat de la droite à l’élection présidentielle, réévalue à plus de 900 000 euros le montant des rémunérations ‒ indues selon lui ‒ que celle-ci aurait touchées en tant qu’assistante parlementaire et conseillère littéraire. L’hebdomadaire affirme en outre que deux des enfants de François Fillon, que celui-ci avait indiqué avoir également rémunérés sur fonds publics, ont touché près de 84 000 euros entre 2005 et 2007 comme assistants parlementaires. La presse révèle également que le parquet national financier (PNF) s’intéresse à d’éventuels conflits d’intérêts liés aux activités de la société de conseil et de conférence de François Fillon, 2F Conseil, ainsi qu’aux conditions de l’élévation de Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la Revue des Deux Mondes, à la dignité de grand-croix de l’ordre national de la Légion d’honneur, en décembre 2010, sur proposition de François Fillon, alors Premier ministre.

Le 2, l’émission télévisée « Envoyé spécial », sur France 2, diffuse un entretien vidéo enregistré par Penelope Fillon en mai 2007 pour la presse britannique, dans lequel celle-ci indique qu’elle n’a « jamais été l’assistante de [son] mari ».

Le 6, François Fillon convoque une conférence de presse. Il reconnaît l’« erreur » d’avoir employé des membres de sa famille comme assistants parlementaires, mais affirme le caractère « légal » de cet usage et indique que le montant du salaire de son épouse était « parfaitement justifié ». Il exclut de se retirer, déclarant qu’il n’existe pas de « plan B » et qu’« aucune instance n’a la légitimité de remettre en cause le vote de la primaire ». François Fillon accuse la presse d’en avoir « trop fait » dans cette affaire.

Le 16, François Fillon déclare à la presse qu’il s’en remet « désormais au seul jugement du suffrage universel », excluant ainsi de se retirer, même en cas de mise en examen, contrairement à ce qu’il avait annoncé en janvier.

Le 24, le PNF ouvre une information judiciaire pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique, confiant le dossier à trois juges d’instruction. La loi sur la prescription pénale votée le 16 menaçait d’entraîner la prescription des faits antérieurs à 2005.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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