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1er-18 octobre 1993

Russie. Échec d'une rébellion armée de parlementaires anti-Eltsine

Le 1er, les parlementaires rejettent un projet d'accord établi sous l'égide du patriarche orthodoxe Alexis II et accepté par le président Boris Eltsine, qui prévoyait la levée par étapes du siège du Parlement et la poursuite des négociations.

Le 3, à la demande du vice-président Alexandre Routskoï, retranché dans la Maison-Blanche, des manifestants qui ont débordé les forces de l'ordre occupent la mairie de Moscou et tentent d'investir l'immeuble de la télévision centrale. Les affrontements sont violents et meurtriers. Les partisans de Boris Eltsine descendent à leur tour dans la rue, tandis que l'armée est appelée en renfort. L'état d'urgence est décrété à Moscou.

Le 4, l'armée, appuyée par des blindés, donne l'assaut à la Maison-Blanche. Lors d'une allocution télévisée, Boris Eltsine dénonce la « rébellion armée programmée d'avance » par des « revanchistes communistes » et des « fascistes ». Alexandre Routskoï et le président du Parlement Rouslan Khasboulatov se rendent et sont emprisonnés. Leurs derniers partisans armés sont rapidement neutralisés. Le bilan officiel des troubles, probablement sous-estimé, fera état de cent quarante-deux morts. Dès le lendemain, des centaines d'opposants seront arrêtés, les soviets de la capitale dissous et la censure de la presse conservatrice établie.

Le 6, Boris Eltsine confirme la tenue d'élections législatives le 12 décembre et suggère fortement aux soviets locaux qui ont soutenu les conservateurs de se dissoudre.

Le 7, il suspend, jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution, la Cour constitutionnelle présidée par Valeri Zorkine, un de ses adversaires.

Le 15, il annonce l'organisation d'un référendum sur le projet de Constitution, également pour le 12 décembre.

Le 15 également, le Parquet général de Russie annonce qu'Alexandre Routskoï et Rouslan Khasboulatov ont été inculpés d'« organisation de désordre de masse », crime passible de deux à quinze ans de prison, et non de « trahison », qui peut entraîner une condamnation à mort.

Les 16 et 17 sont respectivement fondés le Choix de la Russie et le Parti de l'unité et de la concorde russes, formations favorables à Boris Eltsine, la première animée par les radicaux, la seconde par les modérés.

Révolte du Parlement de Russie contre Boris Eltsine - crédits :  Frederique Lengaigne/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Révolte du Parlement de Russie contre Boris Eltsine

Le 18, l'état d'urgence est levé à Moscou.

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