14 août-3 septembre 1992
Géorgie. Intervention armée en Abkhazie
Le 14, la garde nationale géorgienne intervient dans la république autonome d'Abkhazie afin de délivrer des hauts dirigeants géorgiens enlevés quelques jours plus tôt par des partisans du président déchu Zviad Gamsakhourdia. Cette action est l'occasion pour la Géorgie d'affirmer son autorité sur ce territoire situé en bordure de la mer Noire – où les Abkhazes ne représentent que 20 p. 100 de la population. En juillet, l'Abkhazie a proclamé sa souveraineté, aussitôt déclarée illégale par Tbilissi.
Le 18, les troupes géorgiennes prennent le contrôle de la capitale abkhaze, Soukhoumi. La résistance armée s'organise autour du président du Parlement abkhaze Vladislav Ardzinba, retranché avec ses partisans nationalistes dans le nord-ouest de l'Abkhazie. Ceux-ci sont soutenus par la confédération des peuples montagnards du Caucase du Nord dirigée par le président tchétchène, qui regroupe une dizaine d'ethnies vivant sur des territoires qui font partie de la fédération de Russie. Les combats provoquent de cent à deux cents morts.
Le 3 septembre, un accord est conclu à Moscou entre le président russe Boris Eltsine, inquiet d'une extension de la contestation nationaliste sur le territoire de la fédération, et le président géorgien Edouard Chevardnadze, en présence de Vladislav Ardzinba. La Russie, qui n'a pas apporté aux combattants abkhazes l'aide qu'ils lui demandaient, tient toutefois à ménager ceux-ci. L'accord prévoit un cessez-le-feu, le maintien des troupes géorgiennes en Abkhazie et confirme dans ses fonctions le président du Parlement abkhaze, dont Edouard Chevardnadze exigeait la démission.