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13 octobre-3 novembre 1991

Israël. Tenue à Madrid d'une conférence de paix sur le Proche-Orient

Du 13 au 18, James Baker, secrétaire d'État américain, se rend au Proche-Orient, afin de lever les derniers obstacles à la tenue de la conférence de paix annoncée le 31 juillet par les présidents américain et soviétique.

Le 18, à Jérusalem, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue soviétique Boris Pankine, James Baker annonce que la conférence de paix s'ouvrira le 30 octobre à Madrid en présence de George Bush et Mikhaïl Gorbatchev. L'accord des participants arabes est acquis. Les Palestiniens seront représentés au sein d'une délégation jordano-palestinienne.

Le même jour, l'U.R.S.S. et Israël annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques rompues depuis juin 1967, lors de la guerre de Six Jours. Israël considérait cette mesure comme un préalable nécessaire à sa participation à la conférence de paix.

Le 19, pour la première fois depuis 1983, le président Hafez el-Assad reçoit Yasser Arafat à Damas, avec les honneurs dus à un chef d'État, scellant ainsi la réconciliation syropalestinienne.

Le 20, le gouvernement israélien accepte la participation de l'État hébreu à la conférence de Madrid.

Le 22, à Téhéran, les participants à une « conférence internationale » sur la Palestine appellent les pays arabes et islamiques à rejeter la « conférence de capitulation de Madrid ». La liste des délégués palestiniens à la conférence de paix est publiée. Aux quatorze négociateurs, menés par Haïder Abdel Chafi, président du Croissant-Rouge à Gaza, proche du Parti communiste, s'ajoute un comité directeur dirigé par Fayçal Husseini, interlocuteur privilégié de James Baker. Fayçal Husseini est membre du Fatah de Yasser Arafat et résident de Jérusalem-Est, ce qui lui interdit, aux yeux des Israéliens, de faire partie de la délégation officielle jordano-palestinienne.

Le 25 est publiée la liste des treize membres de la délégation israélienne, que le Premier ministre Itzhak Shamir a décidé de diriger en personne. Elle comprend une majorité de « durs ».

Le 30 s'ouvre à Madrid la réunion plénière de la conférence de paix sur le Proche-Orient. C'est la première fois depuis 1948 que l'État hébreu et tous ses voisins arabes sont rassemblés autour d'une table de négociations. La conférence réunit les États-Unis, l'U.R.S.S., Israël, les Palestiniens, la Jordanie, l'Égypte, la Syrie, le Liban, la C.E.E. L'O.N.U., le Conseil de coopération du Golfe et les États du Maghreb disposent d'un statut d'observateur silencieux. Cette première phase solennelle doit être suivie par des négociations bilatérales entre Israël et ses voisins arabes, puis par des discussions multilatérales sur certains sujets d'intérêt commun. Lors de son discours d'ouverture, le président Bush déclare que « des compromis territoriaux sont essentiels à la paix », tout en demandant aux pays arabes de prouver leur changement d'attitude. De son côté, Mikhaïl Gorbatchev appelle à la « réalisation » et au « respect du droit des Palestiniens ». En certains endroits des territoires occupés, des heurts se produisent entre partisans et opposants à la conférence de paix, tandis qu'ailleurs des Palestiniens proches du Fath distribuent des rameaux d'oliviers aux soldats israéliens.

Le 31, à Madrid, Itzhak Shamir appelle les États arabes à la paix et indique que la polarisation des négociations sur la question territoriale « conduirait à une impasse ». Le discours du chef de la délégation palestinienne reprend les thèses de l'O.L.P. sur l'avenir de la région.

Le 1er novembre, la séance inaugurale de la conférence s'achève sur une violente altercation entre Itzhak Shamir et le ministre des Affaires étrangères syrien. Le lieu d'accueil des négociations bilatérales fait l'objet d'un contentieux entre Arabes, qui souhaitent rester à Madrid, et Israéliens, qui désirent poursuivre les discussions au Proche-Orient.

Le 3, une première série de réunions bilatérales a lieu à Madrid. Alors que la rencontre israélo-syrienne tourne au dialogue de sourds, l'entrevue entre Israéliens et Palestiniens se déroule dans une atmosphère jugée positive.

— Universalis

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