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11-31 décembre 1981

France. Réactions aux événements de Pologne

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Le 11, à la demande de Varsovie, le voyage officiel que Pierre Mauroy devait effectuer du 16 au 19 en Pologne est ajourné.

Le 13, dès que l'état de guerre est proclamé, l'ensemble des partis et formations politiques le condamnent, à l'exception du P.C.F. qui déclare vouloir « s'abstenir de toute initiative qui pourrait gêner la recherche nécessaire d'une issue pacifique à la crise ». Jean Lecanuet (U.D.F.) demande le départ des ministres communistes du gouvernement, tandis que Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures, déclare à Europe 1 que la France entend ne rien faire, puisqu'il s'agit d'une « affaire interne polonaise ». Les dirigeants des grands syndicats (C.F.D.T., C.F.T.C., F.O., C.G.C., F.E.N.) se réunissent au sommet, en l'absence de ceux de la C.G.T.

Le 14, Georges Séguy explique cette réserve par le souci de ne pas « mettre de l'huile sur le feu ». De même, Georges Marchais justifie la position du P.C.F. en soulignant qu'elle est conforme aux orientations gouvernementales. Ainsi, ni la C.G.T. ni le P.C.F. ne participent à la manifestation qui réunit, ce jour, plusieurs dizaines de milliers de personnes de tous les horizons, tant à Paris que dans les grandes villes de province. On note pourtant la présence de militants communistes ou cégétistes, en désaccord avec les consignes officielles.

Le 16, au Conseil des ministres, François Mitterrand exprime sa « réprobation » devant le régime d'exception, tandis que Jacques Chirac réclame, à TF 1, des sanctions économiques contre l'U.R.S.S.

Le 17, le bureau politique du P.C.F. déclare « comprendre et partager » l'émotion et l'inquiétude de la gauche. Le P.S., pour sa part, lance une pétition nationale.

Le 18, le clivage s'accentue au sein de la C.G.T., où neuf membres de la commission exécutive se prononcent pour l'unité syndicale et la solidarité avec les travailleurs polonais.

Le 21, le mot d'ordre de grève d'une heure, lancé par tous les syndicats, sauf la C.G.T., a été diversement suivi. Une cinquantaine de manifestants, qui occupent le consulat de Pologne à Lyon, sont évacués par la police.

Le 23, à l'Assemblée nationale, Pierre Mauroy condamne l'action de l'armée polonaise, précisant que la France entend exiger un strict respect des accords d'Helsinki. Le même jour, Georges Marchais adresse une lettre au général Jaruzełski, dans laquelle il lui demande de « rapporter dans les meilleurs délais toutes les mesures d'exception ».

Le 24, la nuit de Noël est l'occasion, pour de nombreux croyants, de marquer leur solidarité avec les Polonais. À Paris, Mgr Lustiger célèbre une des trois messes à l'église polonaise.

Le 30, Georges Marchais, à TF 1, dénie la responsabilité de l'U.R.S.S. dans la situation polonaise.

Le 31, dans son message de vœux, François Mitterrand évoque la nécessité de sortir des accords de Yalta.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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