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11-28 septembre 2001

États-Unis. Attentats terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone

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Le 11, le pays connaît une série d'attaques terroristes sans précédent. Peu avant 9 heures, à New York, un Boeing-767 d'American Airlines assurant la liaison Boston-Los Angeles percute la tour nord du World Trade Center, un complexe de bureaux situé dans le sud de Manhattan. Moins de vingt minutes plus tard, un appareil identique assurant la même liaison pour le compte d'United Airlines s'encastre dans la tour sud du même ensemble. Peu après 10 heures, la tour sud s'effondre, suivie, moins d'une demi-heure plus tard, par sa jumelle. Hautes respectivement de 417 et de 415 mètres, les « Twin Towers » étaient les deux gratte-ciel les plus élevés de la ville. Entre-temps, peu après 9 heures 30, un Boeing-757 d'American Airlines, qui avait décollé de Dulles à destination de Los Angeles, s'écrase sur le Pentagone, siège du ministère de la Défense, à Washington. À peu près simultanément, un quatrième avion, un Boeing-757 d'United Airlines, parti de Newark pour San Francisco, s'écrase près de Pittsburgh (Pennsylvanie). Les quatre avions avaient été détournés. Ils transportaient 276 passagers et membres d'équipage. Le nombre de morts et de disparus sera estimé au total à quelque 5 700. Les dégâts, notamment à Manhattan, sont considérables. Le président George W. Bush déclare: « La lâcheté sans visage s'en est prise ce matin à la liberté, et la liberté se défendra. » La communauté internationale, pays arabes inclus, condamne quasi unanimement les attentats. Le milliardaire islamiste d'origine saoudienne Oussama ben Laden, qui est réfugié en Afghanistan, est cité par des sources proches de l'administration comme le responsable probable des attentats. Des mesures de sécurité exceptionnelles sont préventivement adoptées par de nombreux pays, en vue notamment de protéger les intérêts américains sur leur territoire.

Le 12, le président Bush qualifie les attentats d'« actes de guerre » et promet un « combat monumental du Bien contre le Mal ». De son côté, le secrétaire d'État Colin Powell annonce la volonté de son pays de « construire une coalition contre toutes les formes de terrorisme » à laquelle la Russie, notamment, se dit prête à participer. Réunie à Bruxelles, l'Alliance atlantique décide, pour la première fois, de mettre en œuvre le mécanisme de solidarité militaire prévu par l'article 5 de sa charte, qui stipule qu'une attaque armée contre l'un des pays membres est considérée comme une attaque contre tous.

Le 12 également, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1368 qui qualifie les attentats de la veille de « menaces à la paix et à la sécurité internationale », autorisant ainsi les États-Unis à recourir à la force contre leurs auteurs, dans le cadre du chapitre vii de la Charte des Nations unies. Fait sans précédent pour un texte de ce genre, la résolution est approuvée par la Chine et par la Russie.

Le 13, Colin Powell désigne officiellement Oussama ben Laden et son réseau, Al-Qaida, comme les principaux suspects de la vague d'attentats.

Le 14, le Congrès autorise le président à recourir à la force contre le terrorisme, et vote un crédit exceptionnel de 40 milliards de dollars pour financer l'aide publique aux victimes des attentats, l'enquête et les préparatifs de la riposte militaire. Le président Bush autorise l'armée à mobiliser 50 000 réservistes pour protéger les lieux publics. Il proclame l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire. Les autorités publient la liste des dix-neuf pirates de l'air, pour la plupart d'origine saoudienne, qui ont perpétré les attaques terroristes.

Le 14 également, à midi, trois minutes de silence sont observées à travers toute l'Europe en signe de solidarité avec le peuple américain.

Le 15, le président Bush évoque le lancement d'une « croisade », d'« une campagne massive et durable pour mettre notre pays à l'abri et éradiquer le démon du terrorisme ». Il annonce un « conflit qui ne sera pas bref », dirigé « contre les organisations terroristes et ceux qui les accueillent et les protègent ». Washington engage une intense activité diplomatique en direction de ses alliés traditionnels, mais aussi de nombreux pays musulmans, parmi lesquels des États réputés hostiles comme le Soudan, la Syrie ou l'Iran.

Le 18, lors de la reprise des cotations, à la Bourse de Wall Street, l'indice Dow Jones perd 7,13 p. 100. La baisse reste limitée, notamment en raison de la diminution d'un demi-point des principaux taux directeurs de la Réserve fédérale, qui est imitée par la Banque centrale européenne. À la fin de la semaine, toutefois, le Dow Jones aura perdu 14 p. 100, sa plus forte chute hebdomadaire depuis octobre 1932.

Le 18 également, Jacques Chirac est le premier chef d'État étranger à se rendre aux États-Unis depuis les attentats. Il déclare que la participation française à une action militaire ne se fera que si les objectifs et les modalités sont définis en commun.

Le 20, dans un discours à la nation devant les deux chambres du Congrès réunies, le président Bush lance un ultimatum aux talibans, leur demandant de fermer les camps d'entraînement terroristes et de livrer aux États-Unis les dirigeants du réseau Al-Qaida, sous peine de partager le sort qu'il réserve aux terroristes. Il prévient chaque pays: « Ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes avec les terroristes. »

Le 21, un Conseil européen extraordinaire apporte le soutien des Quinze à une riposte militaire américaine qui serait « ciblée ». Il rejette « tout amalgame entre les groupes de terroristes fanatiques et le monde arabe et musulman ». Enfin, il adopte une série de mesures antiterroristes. Les enquêtes s'intensifient, en Europe, pour tenter de démanteler les réseaux islamistes.

Le 24, le président Bush désigne 27 individus ou organisations soupçonnés d'être liés au réseau terroriste d'Oussama ben Laden. Il annonce le gel, à travers le monde, des avoirs bancaires de ces suspects.

Le 25, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, annonce le changement de nom de la campagne antiterroriste engagée par son pays. Afin de ménager les susceptibilités religieuses de l'islam, celle-ci sera baptisée « Liberté immuable » et non plus « Justice sans limite ».

Le 28, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 1373 sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Un Comité antiterroriste est chargé de vérifier l'absence de soutien aux réseaux terroristes de la part des États membres, ainsi que de rassembler et d'analyser les informations relatives aux mesures de lutte adoptées par ceux-ci.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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