Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

11-28 octobre 1993

Haïti. La junte contre le retour du père Jean-Bertrand Aristide

Le 11, plusieurs centaines de partisans de la junte au pouvoir depuis le renversement du président élu Jean-Bertrand Aristide, en septembre 1991, empêchent le débarquement à Port-au-Prince du premier contingent américain et canadien de la mission de l'O.N.U. Celle-ci était chargée de préparer le retour dans l'île du président Jean-Bertrand Aristide qui était prévu pour le 30, en application de l'accord sur le processus de restauration de la démocratie conclu en juillet à Governors Island (New York) entre celui-ci et le général Cédras. Confronté au développement d'un courant isolationniste aux États-Unis à la suite des revers en Somalie, Washington ordonne, dès le 12, le retour de l'Harlan-County, bâtiment de l'U.S. Navy transportant les casques bleus. Des bandes de civils armés continuent à entretenir un climat de violence dans l'île.

Le 13, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 873 qui prévoit le rétablissement, à partir du 18, des sanctions économiques levées en août – embargo pétrolier et militaire et gel des avoirs financiers à l'étranger – si la junte n'a pas quitté le pouvoir d'ici là, comme le prévoyait l'accord de Governors Island. De leur côté, les militaires exigent que la période visée par le décret d'amnistie signé par le président Aristide le 4 – du putsch à la signature de l'accord – soit allongée et que cette amnistie fasse l'objet d'une loi votée par le Parlement. Ils réclament aussi un élargissement du gouvernement aux forces d'opposition au président Aristide.

Le 14, le ministre de la Justice Guy Malary est assassiné dans la capitale.

Le 15, les États-Unis décrètent un blocus naval d'Haïti afin de faire respecter l'embargo.

Le 16, le Conseil de sécurité entérine cette décision.

Le 18, Paris annonce la participation au dispositif d'une frégate de la marine nationale.

Le 27, le porte-parole des Nations unies à Port-au-Prince annonce le report sine die du retour du président Aristide à Haïti.

Le 28, devant l'Assemblée générale de l'O.N.U., le père Aristide réclame l'instauration d'un embargo total contre son pays et demande à Robert Malval, le Premier ministre qu'il a nommé, de ne pas démissionner.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents