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11-27 mars 2001

France. Des élections municipales aux résultats mitigés

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Le 11, le premier tour des élections municipales ne présente pas de résultats tranchés. La majorité gouvernementale marque le pas, tandis que l'opposition résiste. Dans les villes de plus de 15 000 habitants, la majorité obtient 43,13 p. 100 des suffrages, contre 39,80 p. 100 en 1995, et l'opposition 45,24 p. 100, contre 44,83 p. 100 au précédent scrutin. Dans les trois grandes villes test, Paris, Lyon et Toulouse, le jeu reste très ouvert pour le second tour. Deux ministres du gouvernement de Lionel Jospin sont battus au premier tour: Jean-Claude Gayssot à Béziers et Dominique Voynet à Dole. En revanche, François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, l'emporte dès le premier tour à Tulle, fief chiraquien. Les Verts et l'extrême gauche améliorent globalement leurs scores, tandis que le Parti communiste apparaît en recul. Des listes alternatives font une percée remarquable: celle des Motivé-e-s du groupe Zebda obtient ainsi 12,38 p. 100 des voix à Toulouse. De son côté, la droite demeure fragilisée par ses divisions. Les scores de l'extrême droite sont en baisse, malgré la réélection au premier tour du maire sortant Front national à Orange. À Paris, les listes du candidat de la gauche plurielle Bertrand Delanoë remportent 31,37 p. 100 des suffrages, contre 25,74 p. 100 pour les listes R.P.R.-U.D.F.-D.L. conduites par Philippe Séguin, 13,92 p. 100 pour les listes Tiberi et 12,35 p. 100 pour les listes des Verts d'Yves Contassot. Le taux d'abstention au niveau national atteint 38,73 p. 100. Au premier tour des élections cantonales, qui se déroulent le même jour, la gauche plurielle obtient 45,8 p. 100 des suffrages (+ 5,4 p. 100 par rapport au scrutin de 1994 renouvelant les mêmes cantons), dont 6 p. 100 pour les Verts (+ 6 p. 100), contre 42,1 p. 100 pour l'opposition parlementaire (— 2,4 p. 100).

Le 13, la présidente du R.P.R., Michèle Alliot-Marie, appelle à l'union des listes de l'opposition dans la capitale, au second tour, alors que Philippe Séguin refusait toute fusion avec les listes Tiberi.

Le 18, le second tour des municipales est marqué par la victoire de la gauche à Paris et à Lyon et par le gain de nombreuses villes par la droite. Dans la capitale, avec 49,60 p. 100 des suffrages, contre 36,24 p. 100 pour les listes Séguin et 13,70 p. 100 pour les listes Tiberi, les listes Delanoë obtiennent 92 sièges au Conseil de Paris contre 71 pour la droite. À Lyon, les listes de l'opposition – ici fusionnées – de Jean-Michel Dubernard (R.P.R.) et de Charles Millon (divers droite) sont également majoritaires en voix, avec 50,29 p. 100 des suffrages contre 48,56 p. 100 pour les listes de Gérard Collomb (P.S.), mais la gauche obtient 42 sièges au conseil municipal, contre 31 pour la droite. À Toulouse, les listes de Philippe Douste-Blazy (U.D.F.) l'emportent sur celles de François Simon (P.S.). La droite obtient un gain net de 40 villes de plus de 15 000 habitants (318 sur 583); la gauche passe de 301 villes de même importance à 259, perdant notamment Strasbourg, Orléans, Rouen, Blois, Quimper, Nîmes, Châteauroux, Lisieux, Épinay-sur-Seine, Colombes, Argenteuil, Drancy...; l'extrême droite ne contrôle plus que trois villes, perdant Toulon. Quatre autres ministres sont battus: Élisabeth Guigou à Avignon, Jack Lang à Blois, Pierre Moscovici à Montbéliard et Alain Richard à la cantonale de Cergy-Nord (Val-d'Oise). Les Verts confirment leur percée et les communistes leur recul. Le Premier ministre demande aux membres de son gouvernement élus maires de choisir entre leur mandat municipal et leurs fonctions ministérielles.

Le 21, Philippe Séguin, qui était opposé à Françoise de Panafieu, est élu président du groupe R.P.R. au conseil de Paris.

Le 23, à l'issue des élections à la présidence des conseils généraux consécutives au scrutin cantonal, la gauche emporte six nouveaux départements – l'Eure, la Haute-Saône, la Creuse, l'Isère, le Vaucluse et la Corse-du-Sud – et perd l'Allier.

Le 25, le conseil de Paris élit Bertrand Delanoë maire de la capitale. Seul Jean Tiberi se présentait contre lui.

Le 27, le secrétaire d'État au Logement Louis Besson et la secrétaire d'État aux Personnes âgées Dominique Gillot, qui préfèrent conserver leur mandat de maire, sont remplacés au gouvernement, respectivement, par Marie-Noëlle Lienemann et Paulette Guinchard-Kunstler.

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