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11-20 février 2019

France. Regain de l’antisémitisme

  • Article mis en ligne le

Le 11, deux arbres plantés à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) à la mémoire d’Ilan Halimi, séquestré et torturé à mort en février 2006 par le « gang des barbares » en raison de son appartenance à la communauté juive, sont découverts vandalisés, deux jours avant une cérémonie d’hommages. Le week-end précédent, plusieurs inscriptions antisémites avaient été découvertes dans la capitale. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner annonce que les déclarations d’actes antisémites ont progressé de 74 p. 100 en 2018, après deux années de baisse. Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, Frédéric Potier, dénonce, « au-delà de l’antisémitisme islamiste, […] la résurgence d’une extrême droite identitaire virulente ». Il estime que « le mouvement des “gilets jaunes” contribue à une hausse des chiffres sur les dernières semaines de l’année » 2018.

Le 16, à Paris, le philosophe Alain Finkielkraut est vivement pris à parti par des gilets jaunes qui le traitent notamment de « sale sioniste ». Le principal auteur des injures est reconnu par les services de renseignement comme appartenant à la mouvance radicale islamiste. Il est interpellé le 19.

Cimetière juif de Quatzenheim, 2019 - crédits : Hadrian/ Shutterstock.com

Cimetière juif de Quatzenheim, 2019

Le 19, quatre-vingt-douze tombes juives du cimetière de Quatzenheim (Bas-Rhin) sont découvertes profanées. Le président Emmanuel Macron se rend sur place et se recueille ensuite au mémorial de la Shoah, à Paris.

Le 19 également, plusieurs dizaines de milliers de personnes se rassemblent dans les grandes villes, sur l’initiative du Parti socialiste, pour dénoncer l’antisémitisme. Le Premier ministre et une partie du gouvernement participent au rassemblement parisien place de la République. Les jours suivants, les actes antisémites se multiplient.

Le 20, Emmanuel Macron assiste au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Il annonce la prochaine dissolution de plusieurs associations racistes ou antisémites, l’élargissement à l’antisionisme de la définition de l’antisémitisme – sans modification des textes juridiques ni interdiction de critiquer la politique du gouvernement israélien –, ainsi que le dépôt d’une proposition de loi destinée à lutter contre la diffusion de propos haineux sur les réseaux sociaux.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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