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11-19 février 1998

Indonésie. Querelle avec le F.M.I. sur fond de poursuite des troubles

Le 11, à un mois de l'élection présidentielle à laquelle le président Suharto est candidat et alors que les troubles liés à la dégradation de la situation économique se poursuivent à travers le pays, le chef de l'État dénonce un « complot délibéré pour détruire les fondations économiques » du pays. Il annonce sa volonté d'établir une parité fixe entre la roupie et le dollar pour contrecarrer les attaques spéculatives contre la monnaie indonésienne. Cette mesure impliquerait la renégociation de l'accord conclu en janvier avec le Fonds monétaire international (F.M.I.). Le président Suharto met en doute l'efficacité de l'accord, rejetant la responsabilité de la crise financière sur les spéculateurs étrangers plutôt que sur une mauvaise gestion indonésienne. Ce projet, qui entraînerait une amélioration à court terme de la situation financière, suscite des réserves de la part des États-Unis et du F.M.I. dont le plan d'austérité vise un redressement à long terme.

Le 12, le président Suharto met en garde les émeutiers accusés de contribuer à la « désintégration nationale ». La nouvelle direction des forces armées, annoncée à cette occasion, consacre la promotion de proches du chef de l'État.

Le 12 également, le Golkar, le parti au pouvoir, désigne le ministre Bacharuddin Jusuf Habibie, « bête noire » des milieux financiers nationaux et internationaux, comme candidat à la vice-présidence pour l'élection de mars.

Le 14, deux manifestants sont tués par la police sur l'île de Lombok. Ce sont les premières victimes depuis le début, en janvier, des « émeutes de la faim » qui visent principalement les commerçants d'origine chinoise.

Le 17, le président Suharto limoge le gouverneur de la banque centrale pour le remplacer par un partisan de la parité fixe entre la roupie et le dollar, principe que le F.M.I. rejette, menaçant de cesser son aide s'il était adopté.

Le 19, à Djakarta, quelques centaines d'étudiants manifestent pacifiquement, pour la première fois depuis le début des troubles, leur hostilité au régime. Ces manifestations se poursuivent les jours suivants.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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