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ZHANG BINGLIN[TCHANG PING-LIN](1868-1936)

Lettré de la Chine moderne, Zhang Binglin, appelé Meishu, dit Taiyan, s'initia tôt d'une part aux écrits relatifs à la résistance antimandchoue et d'autre part à la philologie et à l'étude critique des textes. Après la désastreuse guerre contre le Japon (1894-1895), ayant adhéré au mouvement pour la réforme de la société, il s'occupe pendant deux années de la parution du Journal des affaires courantes (Shiwu bao) et, pour fuir le mandat d'arrêt lancé par l'impératrice douairière contre les tenants du mouvement réformateur, trouve refuge à Taiwan, alors sous contrôle japonais, puis à Yokohama, avant de regagner Shanghai en 1900. En 1902, de nouveau réfugié au Japon, il encourage plusieurs organisations révolutionnaires et, de retour à Shanghai, il enseigne la sinologie dans le cadre de la société patriotique Aiguo xueshi ; après avoir activement participé à la publication du journal Subao, il se voit traduit en jugement pour ses écrits radicaux (1903). Libéré trois ans plus tard, il est accueilli au Japon comme un héros par les membres du parti révolutionnaire et devient rédacteur en chef du Journal du peuple (Minbao) avant que les autorités japonaises ne confisquent le magazine. Élu en 1910 chef du mouvement de l'Union de restauration (Guangfuhui), conseiller de Sun Yat-sen, puis de Yuan Shikai en 1912, il fonde le Parti d'unification (Tongyidang) et dirige un temps le Parti républicain (Gonghedang). En 1913, il démissionne de son poste d'agent attaché à la défense de la frontière que lui avait confié Yuan Shikai et dénonce publiquement celui-ci en rejoignant le Parti d'unification. Arrêté en 1913, il ne sera relâché qu'en 1916, après la mort de Yuan, pour être nommé en 1917 secrétaire général du nouveau gouvernement militaire présidé par Sun Yat-sen à Canton. Après la démission de celui-ci en 1918, Zhang se retire de la scène politique, non sans être parfois incité à agir lors de crises politiques ; il consacre toute son énergie à l'enseignement et aux études classiques : il établit une école privée (Zhangzhi guoxue jiangyansuo) et publie le magazine Zhiyan dans le but de préserver les traditions chinoises contre l'occidentalisation grandissante. Ses études de philologie et de linguistique, ses critiques de textes et d'écrits relatifs au bouddhisme, son intérêt pour les codes d'éthique et de lois antiques, l'accomplissement de son style, en prose aussi bien qu'en vers — malgré le caractère désuet d'un tel style à l'époque où commence à proliférer la littérature baihua —, placent Zhang Binglin parmi les lettrés les plus éminents de la Chine moderne. On retiendra les titres suivants : Œuvres choisies (Zhang Taiyan wenchao, 1914), les Œuvres de Zhang (Zhangshi congshu, 1919) et le Catalogue des écrits de Taiyan (Taiyan xiansheng zhushu mulu chugao, 1939).

— Lucie RAULT

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Écrit par

  • : docteur en ethnologie, docteur en études orientales, documentaliste à l'École pratique des hautes études, chargée de cours au laboratoire d'ethnologie de l'université de Paris-X

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Pour citer cet article

Lucie RAULT. ZHANG BINGLIN [TCHANG PING-LIN] (1868-1936) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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