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FIELDS WILLIAM CLAUDE dit W. C. (1879-1946)

W.C. Fields - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

W.C. Fields

C'est l'avènement du cinéma parlant, fatal à d'autres comiques (Langdon, Semon, Chase, Cook, Pollard, Al Saint-John, Ben Turpin), qui assura la célébrité de Fields. Il avait débuté pourtant sous la direction de Griffith dans Sally, fille de cirque (Sally of the Sawdust, 1925), mais c'est en 1932 qu'il s'impose avec Million Dollar Legs de Cline, satire du pouvoir absolu imaginée par Mankiewicz. Ce film, contemporain de Duck Soup des Marx Brothers et de Diplomaniacs avec Wheeler et Wolsey, conçus dans le même esprit, fait de Fields le dictateur d'un État imaginaire dont les athlètes vont rafler les médailles d'or aux jeux Olympiques pour renflouer les finances publiques. Si Fields n'a pas la vedette dans International House (1933) que sauvent ses apparitions (il coule à coups de revolver un cuirassé sur un écran de télévision), il est sans rival dans une suite de comédies familiales : Une riche affaire (It's a Gift, 1934) ; Les Joies de la famille (The Man on the Flying Trapeze, 1935), où se révèle son horreur du matriarcat et des enfants. Il est toutefois permis de leur préférer le délire visuel et verbal de Mines de rien (The Bank Dick, 1940) et de Passez muscade (Never Give a Sucker an Even Break, 1941), où fiction et réalité se mélangent dans le plus extravagant scénario de toute l'histoire du cinéma. Écrivain (Fields for President, 1939), homme de radio et de théâtre, prince du slapstick et du nonsense, destructeur de tous les poncifs de l'Amérique du New Deal (l'enfant, les sports, l'argent, le cinéma), Fields est aussi loin du comique français à la Fernandel que du masochisme de Chaplin ou de Woody Allen. Il n'est pas étonnant qu'il ait été revendiqué par le surréalisme : « W. C. Fields est surréaliste en tout », écrit Ado Kyrou.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Pour citer cet article

Jean TULARD. FIELDS WILLIAM CLAUDE dit W. C. (1879-1946) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

W.C. Fields - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

W.C. Fields

Autres références

  • BURLESQUE COMÉDIE, cinéma

    • Écrit par Claude-Jean PHILIPPE
    • 3 086 mots
    • 10 médias
    ...les disciplines du spectacle : Buster Keaton était un acrobate consommé, Harold Lloyd connaissait la scène depuis l'âge de douze ans, W. C.  Fields jonglait avec des boîtes de cigares au théâtre Ziegfeld de New York. Un soir de l'année 1913, bien avant qu'il soit pour lui question de carrière...